Le groupe aérien a dévoilé ce matin les premières orientations de son prochain plan fondé sur la recherche de croissance et de compétitivité.
Lors de la présentation des résultats semestriels ce matin, Alexandre de Juniac, le Pdg d’Air France-KLM, a dressé un bilan de Transform 2015 et exposé les grandes orientations du plan suivant, Perform 2020. Les détails chiffrés de ce nouveau projet d’entreprise ne seront toutefois présentés officiellement que le 11 septembre.
"Transform 2015 est un succès en matière de réduction des coûts, s’est-il tout d'abord félicité. Ce plan a permis de remettre le groupe en position compétitive par rapport à ses concurrents. Chaque trimestre nous avons réussi à baisser de 1,7% à 1,9% nos coûts, soit 1 milliard d’euros entre 2012 et 2014, ce qui a assuré notre redressement et desserré la contrainte financière qui pesait sur le groupe".
D’un plan de trois ans destiné à faire de la restructuration dans l’urgence, Air France-KLM passe donc à un plan sur 5 ans "alliant croissance et compétitivité". "Nous opérons sur un secteur en croissance et le groupe doit capter cette croissance. Cela exige toutefois de nouveaux gains de compétitivité et une amélioration de la performance économique", considère le dirigeant.
Concrètement, si l’impact sur l’emploi n’est pas encore évalué à ce stade de la réflexion, le patron du groupe souhaite associer ses 100 000 salariés, les syndicats et chaque service pour bâtir ce futur plan. Au cours des six prochains mois, au travers d’une procédure de "bottom up" chacun devra ainsi faire des propositions pour réaliser ces gains de productivité.
Les priorités de Perform 2020
Plusieurs axes stratégiques ont été définis avec d’abord le développement du long-courrier au travers du renforcement de l’alimentation des hubs de Roissy et Schiphol, la consolidation des partenariats et le développement de joint venture et "revenu sharing" avec des compagnies du Moyen-Orient comme Etihad et surtout de l’Asie comme China Eastern et China Southern.
Enfin avec le déploiement des nouvelles cabines La Première, business et éco qui coûteront la bagatelle d’un milliard d’euros, le groupe veut améliorer la qualité de l’offre. "C’est la meilleure réponse à la compétition avec les compagnies du Golfe et asiatiques", estime-t-il.
Le deuxième axe vise à mieux segmenter l’offre court et moyen-courrier via une réduction des capacités et des coûts unitaires. Une seule business unit sera ainsi créée pour le point à point avec les grandes radiales pour Air France et les transversales pour Hop!. "Nous poursuivrons la politique de restructuration qui a déjà permis d’améliorer la recette, l’objectif étant à terme de retrouver la profitabilité".
Le troisième axe concerne le développement de l'activité low cost avec Transavia qui affiche désormais une ambition pan-européenne. La réduction du tout cargo, le développement de la maintenance et du catering constituent enfin les derniers axes qui seront travaillés afin que le groupe aérien demeure un acteur de poids. "Sans croissance, Air France-KLM sera en difficulté face aux géants mondiaux. La taille est un élément clé de la stratégie du groupe", a ainsi conclu Alexandre de Juniac.
Stéphane Jaladis