Ce matin, le paquebot a quitté l'emplacement qu'il occupait depuis deux ans et demi.
C'est ce matin, à 11h, que le Costa Concordia a commencé son voyage vers Gênes, où il sera démantelé. Un événement suivi dans le monde entier, présenté par les techniciens comme une première mondiale : près de 500 ingénieurs et ouvriers, de toutes nationalités, ont travaillé pendant deux ans et demi sur l'île de Giglio pour redresser le paquebot, puis opérer son renflouement mètre par mètre, et enfin préparer cette dernière croisière débutée aujourd'hui.
Pour les habitants de l'île, ce départ est le signal d'un retour à la normalité. "C'est fini, nous allons pouvoir tourner la page, les engagements souscrits par Costa ont été respectés", nous a glissé Sergio Costelli, maire du Giglio, alors que le paquebot s'éloignait.
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Comme prévu depuis hier soir, les opérations de rotation du géant de la mer ont commencé à 8h30 ce matin. Avant, les spécialistes des sociétés Titan et Micoperi avaient effectué les derniers contrôle pour vérifier que toutes les conditions de stabilité du paquebot étaient réunies.
A l'heure dite, les habitants de l'île sont arrivés sur la jetée pour assister au départ du mastodonte vers le grand bleu. Sur le port, des techniciens fêtaient la fin de leur contrat, et la réussite de la plus grande opération de renflouement de l'histoire de la marine.
La démolition, un chantier à 600 millions d'euros
Selon la feuille de route des organisateurs de la dernière croisière du Costa Concordia, la traversée devrait durer quatre jours et le paquebot entrera dans le port de Gênes, où il sera démantelé, dimanche prochain.
Dès son arrivée, le paquebot sera pris en charge par les sociétés San Giorgio del Porto et Cantieri Mariotti, spécialisées dans le découpage des navires. Pour elles comme pour le port génois, l’arrivée du navire représente des enjeux économiques essentiels en termes de retombées. Estimée à quelques 600 millions d’euros, la démolition du Costa Concordia est une affaire juteuse, également synonyme de relance de l’emploi.
Les armateurs et les sociétés employées en sous-traitance -une cinquantaine au total- vont devoir recruter de la main d’œuvre spécialisée. Selon les calculs provisoires des sociétés impliquées dans le démantèlement, deux mille emplois devraient être créés sur deux ans.
La démolition de l’épave se fera en trois temps et dans trois chantiers. Dès son arrivée, le Costa Concordia qui pèse 114 000 tonnes et mesure 290,2 mètres de long et 35,5 mètres de largeur, sera entreposé dans un bassin. Durant cette première étape qui devrait durer six mois, le mobilier et tout le matériel entreposé à bord sera évacué pour alléger le paquebot.
Ensuite, le Costa Concordia sera transféré dans un deuxième chantier situé à 6 milles du bassin de Prà-Volti. Les ponts, les équipements et les caissons qui entourent la coque depuis sa remise à flot seront enlevés et la cambuse nettoyée. La dernière phase comprenant le découpage du paquebot sera effectuée dans un bassin de radoub, en cale sèche. Au terme des opérations de démantèlement, qui dureront vingt deux mois selon les estimations des experts, les tonnes d’acier récupérées seront expédiées dans les fonderies.
Le site The Parbuckling Project permet ici de suivre en direct le déplacement du Concordia.
Ariel F. Dumont, sur l'île du Giglio