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Transport

aérien - Quel avenir pour Malaysia Airlines ?


Publié le : 21.07.2014 I Dernière Mise à jour : 21.07.2014
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I Crédit photo Face à l'impact émotionnel de ce 2e crash en quatre mois, Malaysia Airlines accepte le remboursement des billets sans frais jusqu'au 24 juillet ©DR

La compagnie remboursera les passagers qui souhaitent annuler leurs voyages.

Malaysia Airlines, doublement touchée par le crash en Ukraine et la disparition d'un avion dans l'océan Indien en mars dernier, a annoncé que les passagers qui souhaitent échanger ou annuler un billet réservé pour un vol d'ici au 31 décembre pourront le faire jusqu'au jeudi 24 juillet sans frais. 

Mais cette mesure ne touche pas les compagnies qui volent en code share avec MH. Membre de Oneworld, elle a signé des accords de code share avec une trentaine de compagnies dont Air Mauritius, Alitalia, Etihad Airways, Jet Airways, KLM Royal Dutch Airlines, Qatar Airways, Singapore Airlines, SriLankan Airlines, Thai Airways International, Turkish Airlines...

Aucune grande compagnie internationale n’a connu, en quatre mois, deux crashes d’avions avec près de trois cents disparitions de passagers à chaque fois. Cette absence de précédent ne doit pas faire oublier que Pan Am et TWA ont fermé après des accidents, certes dans des contextes structurels défavorables à ces transporteurs porte-drapeaux américains.

"Effet dramatique" du premier crash en mars

L’environnement asiatique n’est pas facile non plus pour Malaysia Airlines, notamment face à une concurrence exacerbée avec la low cost AirAsia, parfaitement structurée et organisée. Ce qui n’est pas réellement le cas de la compagnie nationale détenue par Penerbangan Malaysia Berhad (PMB) (52,29%), Khazanah Nasional Berhad (14,08%), Citigroup Nominees (Tempatan) (10,72%) et autres (22,91%).

Azman Mokhtar, le patron du fonds de pension de l’Etat Pernerbangan, souhaite vendre la société, mais il assurait il y a peu qu’elle disposait d’assez de liquidités pour tenir un an. C’était avant l’accident du 17 juillet. Le gouvernement n’est pas plus rassurant : "Il est peut-être trop tard pour sauver Malaysia Airlines dans sa forme actuelle", avait déclaré Najib Razaq, le Premier Ministre de Malaisie, dans une interview au Wall Street Journal le 15 mai.

Depuis le début de l'année, la capitalisation boursière de la compagnie aérienne malaisienne a fondu de moitié. Elle atteint 1 milliard d’USD, alors qu'en 2012 son chiffre d’affaires annuel était de 4,1 milliards.
La compagnie avait indiqué en mai dernier que la disparition du MH370 avait eu un "effet dramatique" sur les résultats du premier trimestre. La compagnie, déficitaire depuis plusieurs années (dernier bénéfice en 2010), a vu ses pertes aggravées par de multiples annulations.

137 M$ de pertes au premier trimestre 2014

Les pertes totalisaient 443 millions de ringgits (137 millions USD) sur le seul premier trimestre de 2014, 5e trimestre consécutif dans le rouge. Les pertes totales de Malaysia Airlines au cours des trois dernières années s'élèvent à 1,3 milliard de dollars US.

Une situation d’autant plus difficile que Malaysia Airlines a récemment modifié sa stratégie et décidé de baisser le prix de ses billets pour tenter d’enrayer son manque de compétitivité croissant par rapport à ses concurrents comme AirAsia ou Lion Air. Toutefois, la baisse du taux de remplissage de 4,8% en mars dernier ne doit pas être mal interprété : il correspond à une forte hausse de 15% en un an des sièges-kilomètres-offerts (SKO), notamment avec la mise en service d’Airbus A380.

La compagnie a annoncé qu'elle verserait une indemnité de 5 000 dollars à chaque famille de passagers morts dans l'accident du vol MH17 jeudi dernier dans l'est de l'Ukraine. Sans préjuger des indemnités prévues par les conventions Iata.

Un long délai pour produire la liste des pax

Aucun Français ne figure parmi les victimes. L’information définitive n’a été confirmée que samedi, plus de 24 heures après le drame. Malaysia Airlines, comme cela avait déjà été le cas lors de la disparition du MH370, n’a pas été en mesure de produire le manifeste du vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur dans des délais raisonnables et d’indiquer complètement la nationalité des 298 passagers disparus. Cette défaillance est inquiétante sur le plan de la sûreté.

Ainsi avait-on constaté lors de l’accident du Kuala Lumpur-Pékin, que des billets avaient été achetés en produisant des passeports indiqués comme volés. Or l’analyse des identités et des données des passagers de n’importe quel vol, la comparaison avec des listes de personnes non souhaitées à bord des avions est une des mesures essentielles de sûreté et de lutte contre les actions terroristes. Passons également sur la gestion de crise pour le moins hésitante.

Mais il faut convenir que KLM n’a guère fait mieux et, vendredi à 18h25, la compagnie hollandaise ne voulait pas indiquer si elle volait en code share avec Malaysia Airlines. Une communication officielle n’est intervenue qu’à 20h30 confirmant le partage de code MH17/KL4103, ce qui explique qu’il y ait plus de 150 ressortissants néerlandais à bord...

De quoi produire un impact émotionnel très vif en Europe. Quant à l'Asie, elle est, de fait, tristement aux premières loges. Même si, avec ce deuxième crash, le sort semble s'acharner sur Malaysia Airlines pour des motifs qui lui échappent, les candidats au voyage y verront-ils un présage rédhibitoire? L'avenir s'annonce compliqué pour la compagnie malaisienne...

Thierry Vigoureux

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