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Croisière

En direct du Giglio : l'interview d'Anne Decré, du Collectif des naufragés du Concordia


Publié le : 21.07.2014 I Dernière Mise à jour : 21.07.2014
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I Crédit photo A gauche Nicol Servel, dont le mari est mort dans le naufrage, et Anne Decré, présidente du Collectif des naufragés français, tout à l'heure sur l'île du Giglio. ©Ariel F. Dumont pour Tour Hebdo

Le Costa Concordia devrait quitter l'île du Giglio demain matin, pour être remorqué jusqu'à Gênes où il sera démantelé. Sur place, Tour Hebdo a rencontré la présidente du Collectif français des naufragés, Anne Decré. 

Tour Hebdo : Vous êtes sur l'île du Giglio pour la deuxième fois depuis le naufrage. Que ressentez-vous en revoyant le paquebot à flots ?
Anne Decré :
Nous revenons enfin à la vie. Le revoir à flots me permet de mettre de la couleur sur les photographies en noir et blanc que j'avais dans la tête. Avant, c'était la mort. Je me souvenais seulement du visage du personnel au moment du naufrage, totalement défait par la peur. La plupart ne savait même pas nager ; c'est d'ailleurs la raison pour laquelle la plupart a sauté dans les chaloupes sans penser aux passagers. Mais lorsque le Costa Concordia quittera l'île demain, j'aurai quand même le sentiment de regarder un convoi mortuaire.

THO : Vous menez, au nom du Collectif, une action en justice contre Costa Croisières : où en êtes-vous ? 
A.D. : Il y a d'un côté l'action civile, c'est-à-dire les négociations toujours en cours avec la compagnie à propos de nos indemnités, car nous avons subi un préjudice, et de l'autre côté l'action pénale qui se déroule en Italie. Côté indemnités, l'armateur nous avait proposé 11 000 € quinze jours après le naufrage, à titre de dédommagement et nous aviat donné deux semaines pour réfléchir. Nous avons réclamé une prolongation de ce délai, au motif que c'était une violence de demander à des personnes en état de choc de prendre une décision aussi rapidement. Nous avons obtenu un délai de trois mois. La compagnie a fait appel, a perdu, s'est pourvue en cassation et a encore perdu. La Cour de Cassation a déclaré que la compagnie aurait du nous verser une provision et nous laisser plus de temps pour réfléchir. Cette décision fera jurisprudence. Dorénavant en cas d'accident, aucune compagnie ne pourra obliger les victimes à accepter une indemnité au pied levé.

THO : Du coup, où en sont les indemnités ? 
A.D. : Plusieurs dossiers n'ont pas encore été examinés par la compagnie pour les remboursements. Sur plus ou moins 250 dossiers, il en reste 45. Les dossiers médicaux n'ont pas encore tous été bouclés, car les survivants souffrent de traumatismes lourds. Il faut sans doute attendre la fin de l'année pour en savoir plus. 

THO : Quels sont les derniers développements sur le plan pénal ?
A.D. :
La façon dont ce procès se déroule est scandaleuse ! Il y a seulement quatre audiences par mois, car il y a des interruptions en période de vacances. Sans parler du fait que le procès se déroule dans un théâtre et qu'il faut tenir compte des représentations théâtrales. Et puis, il n'y a pas de service de traduction : la plupart des survivants et les familles des victimes ne peuvent pas suivre les débats, puisqu'ils ne parlent pas italien. Le jugement en première instance ne devrait pas tomber avant une dizaine d'années… C'est inacceptable. 

Propos recueillis par Ariel F. Dumont, sur l'île du Giglio

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