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Transport

aérien - Survol de zones de conflit : les 10 questions que pose le crash du vol Malaysia Airlines


Publié le : 18.07.2014 I Dernière Mise à jour : 18.07.2014
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I Crédit photo Les avions en vol aux alentours de 20h hier soir, heure française, selon le site Flightradar24.com

Les compagnies françaises assurent qu'elles ne survolaient plus le sud de l’Ukraine depuis trois mois. Le vol de Malaysia Airlines a-t-il emprunter une route à risques?

. Quand les compagnies aériennes ont-elles décidé d’éviter l’Ukraine ?
Elles n’ont pas attendu la communication du secrétariat aux Transports. En effet, depuis le mois d’avril dernier, l’European Aviation Safety Agency (EASA) – l’agence européenne de la sécurité aérienne – avait envoyé une recommandation d’urgence aux directions de l’aviation civile des pays membres, demandant de contourner l’espace aérien de la Crimée. Il s’agissait plus particulièrement de la région d’information de vol (Fir) contrôlée par le centre de Simferopol. En effet, Russie et Ukraine se disputent la gestion de cet espace aérien. Les vols ne pouvaient bénéficier de la sécurité anti-collision si deux organismes de contrôle donnent des instructions différentes, et peut-être contradictoires, aux pilotes. Outre l’enjeu de la souveraineté nationale, une question financière intervient car les juteuses redevances de route sont reversées aux pays survolés par les compagnies aériennes. Avec le crash du MH17, les compagnies évitent aussi l’est de l’Ukraine.

. Le fait d'éviter cette zone imposte-t-il de longs détours ?
Les vols vers l’Asie sont concernés. Soit ils empruntent au nord la route sibérienne vers le Japon ou la Corée, par exemple, soit les avions prennent un cap plus au sud vers la Géorgie pour aller en Inde. Ce sont quelques minutes en plus, toujours coûteuses sur un long-courrier qui revient entre 10 000€ et 15 000€ l’heure.

. Des systèmes anti-missiles équipent-ils les avions de ligne ?
Les compagnies aériennes restent très discrètes sur ce sujet. Sur les avions d’affaires, c’est une option proposée par Gulfstream, Bombardier ou Dassault. Présenté au dernier salon du Bourget, la protection C-Music d’Elbit Systems, leurrant les missiles infrarouge, devrait équiper les avions d’El Al, Arkia et Israir. Il remplacera Flight Guard, mis à bord des appareils d'El Al, depuis qu’en 2002 un avion israélien avait échappé à deux tirs de missiles sur l'aéroport de Mombasa.

. Pourquoi KLM évite l’Ukraine et pas Malaysia Airlines qui embarque des passagers de la compagnie hollandaise en code share ?
Deux vols quotidiens sont proposés au départ d’Amsterdam vers Kuala Lumpur. L’un part de jour vers midi, assuré par un avion de Malaysia Airlines mais transportant des passagers de KLM dans le cadre d’un accord de code share. Le deuxième vol, le soir, est assuré par un Boeing de KLM qui transporte alors des passagers Malaysia Airlines, mais aussi d’Air France, toujours dans le cadre d’accords de vols partagés. Chaque compagnie qui opère, applique ses propres consignes d’exploitation, choisit sa route, la quantité de carburant embarquée, les aéroports de déroutement, etc. Mais, chaque année, des audits réciproques garantissent aux passagers transportés des niveaux de sécurité et de qualité comparables de part et d’autre. Du moins, en principe.

. Comment est desservie Kiev ?
L’accès à Kiev, capitale de l’Ukraine, au nord, toujours desservie depuis Paris par trois vols quotidiens (Air France ou Ukraine international Airlines), n’impose pas de survol à risques en passant par la Pologne et la Biélorussie.

. Comment est choisie une route aérienne ?
Les routes aériennes tracées entre balises radio ou waypoints GPS sont publiées par l’Organisation de l’aviation civile internationale permettant de desservir tous les aéroports dans le monde. Puis les compagnies choisissent certaines de ces routes en fonction des droits de trafic ou de survol qu’elles détiennent. Enfin, si plusieurs choix sont possibles, les vents favorables ou non permettent de trancher, de raccourcir le temps de vol et d’économiser du carburant.

. Des restrictions temporaires sont-elles prévues ?
Avant chaque vol, le pilote consulte une liste de Notam. Ces "Note to airmen" sont des messages émis par les aviations civiles sur les infrastructures. Ces Notam indiquent entre autres que des portions de routes aériennes ne sont pas utilisables. C’était le cas pour l’Ukraine et l’enquête montrera si le Boeing les a respectés. "Une zone sans risque apparent pour l'aviation civile", selon Frédéric Cuvillier, secrétaire d’Etat aux Transports, s’exprimant sur BFMTV.

. Si la situation politique se dégrade brutalement, que se passe-t-il ?
La compagnie Air France dispose à Roissy-CDG d’un PC de veille, le CCO qui suit en permanence l’évolution des crises géopolitiques mais aussi les phénomènes météo majeurs ou les grèves partout dans le monde. En cas de nouvelle difficulté, le contact radio ou satcom permanent avec les avions en vol permet de les dérouter si nécessaire. Actuellement, les réseaux des autres compagnies françaises (Corsair, Aigle Azur, Europe Airpost, Air Méditerranée, Transavia et XL Airways) ne sont pas concernés par cette zone, sauf en cas de vol affrété ponctuel.

. Les avions de ligne sont-ils menacés par les missiles ?
Il y a missile et missile. Celui qui se porte sur l’épaule, que l’on appelle manpad (Sam-7 russe ou Stringer américain), n’est pas dangereux si l’avion se trouve au-dessus de 4 000 mètres. En croisière, un avion de ligne vole au moins à 10 000 mètres, ce qui permet de survoler sans risque des territoires troublés au Maghreb, au Sahel, en Centre Afrique, au Yémen, en Irak, etc. et dans certaines zones asiatiques.
En revanche, le missile sol-air, celui vraisemblablement tiré en Ukraine, entre dans la catégorie des systèmes de défense anti-aérienne complexes faisant appel à un radar de poursuite, un camion support et une équipe d’une dizaine de techniciens que seules des armées nationales possèdent. Cet équipement n’est pas à la merci des groupes terroristes incapables de les mettre en oeuvre comme de les entretenir.

. Que se passe-t-il près des aéroports quand les avions volent bas ?
Si des zones sécurisées ne sont pas garanties dans les axes d’approche et de décollage, l’aéroport est fermé au trafic civil comme actuellement Tripoli en Lybie. Des trajectoires très strictes sont imposées parfois comme à Tel Aviv où les avions après le décollage montent en altitude obligatoirement au-dessus de la mer.

Thierry Vigoureux


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