Depuis une semaine, l’armada chargée du renflouement du paquebot est à pied d’œuvre.
A quelques heures du départ du paquebot Costa Concordia, la situation se complique. Durant la remise à flot, les spécialistes des sociétés américaine Titan et italienne Micoperi ont pris du retard. "Rester longtemps sous l’eau pour poser des chaines qui doivent être reliées aux caissons soutenant le paquebot est une opération difficile. Même pour des spécialistes !" a expliqué Nick Sloane, le grand patron de l’armada chargée de renflouer le Costa Concordia.
Hier, de fortes rafales de vent ont également ralenti le renflouement : le départ du Concordia pourrait être reporté, et n'intervenir finalement que mardi ou mercredi, au lieu de ce week-end ou lundi.
Et puis, il y aussi les garanties réclamées par la France au nom de la Corse, sur les risques de pollution sous-marine liée au passage du paquebot. Pour arriver à Gênes où il sera démantelé, le mastodonte qui contient encore une quantité non négligeable de déchets polluants, doit en effet passer à 25 kilomètres des côtes de l’ile de Beauté.
Un navire anti-pollution de la marine nationale française sera mobilisé
Un navire anti-pollution de la marine nationale sera mobilisé le long de la côte corse au moment du remorquage de l'épave afin de prévenir tout risque de pollution sur l'île, a annoncé mercredi la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.
Dans une lettre expédiée à son homologue italien, la ministre a demandé des preuves par écrit sur la vidange des réservoirs du paquebot, ainsi que des précisions sur l’itinéraire. Du coté transalpin, les environnementalistes sont également inquiets car le Costa Concordia, qui sera tiré par deux gros remorqueurs, doit traverser une zone fréquentée par des baleines.
Début juin, l'armateur Costa avait jugé "possible" qu'il "y ait des rejets en mer d'eaux intérieures, de substances, d'hydrocarbures" pendant le transfert de l'épave tout en estimant que les impacts devraient être "temporaires et peu significatifs".
A titre de précaution, le ministre de l’Environnement Gian Luca Galletti, a décidé qu’un voilier précèdera le convoi pour alerter les dauphins et les baleines. Et pour rassurer les Corses, le ministre italien a affirmé que "des contrôles rigoureux sur la sécurité des réservoirs et du paquebot en général, sont ponctuellement effectués durant les opérations de remise à flot".
A l'heure qu'il est, le renflouement continue : le Concordia, qui reposait sur les fonds marin depuis son naufrage en janvier 2012, flotte désormais quatre mètres au-dessus des fonds.
Ariel F. Dumont, sur l'île du Giglio