La grève qui dure depuis le 24 juin empêche les compagnies de croisières de faire escale et d'embarquer dans la cité phocéenne.
Depuis le 24 juin dernier, c'est-à-dire depuis deux longues semaines, les grévistes de la SNCM bloquent le port de Marseille. Aucun navire de la SNCM n'a pu quitter le port, mais cette grève a aussi de lourdes conséquences sur le trafic des croisières.
Ainsi, depuis deux semaines, aucun navire de croisière n'a pu embarquer ou faire escale à Marseille. Ce sont pas moins de 45 400 passagers qui ont dû être déroutés vers d'autres ports français, notamment Cannes, Toulon et La Seyne-sur-Mer, nous a confirmé la CCI. Parmi ces 45 400 passagers, plus de 10 000 étaient en tête de ligne, supposés embarquer ou débarquer à Marseille.
Seules trois escales ont été faites à Marseille depuis le début du conflit, mais les bateaux sont restés en rade et les passagers ont dû débarquer en chaloupes : cela a été le cas pour le Costa Serena, deux fois, et le Seabourn Sojourn.
"Des conséquences irréversibles"
"Depuis dix ans, quand il y a des grèves comme celles-ci, l'Etat sécurise les quais, afin que les navires de croisières puissent continuer leurs opérations, nous explique-t-on au port de Marseille. Là, depuis le 24 juin, les quais ne sont pas sécurisés, c'est une première."
L'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos, l'Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE13), la chambre de commerce et le Club de la croisière Marseille-Provence se sont fendus hier d'un communiqué commun, réclamant à l'Etat de "rétablir la libre circulation des biens et des personnes dans l'espace public portuaire".
"L'hémorragie des trafics croisière, avec le déplacement sur d'autres ports de cette activité riche en retombées économiques, va avoir des conséquences irréversibles", déplorent les acteurs économiques marseillais dans ce communiqué commun. "Les compagnies vont finir par éviter Marseille, il y a une rupture de la confiance", s'inquiète-t-on au port.
Aujourd'hui a débuté à la préfecture de Marseille une nouvelle négociation entre Transdev, l'actionnaire majoritaire de la SNCM, et l'intersyndicale de la compagnie maritime. Du côté du port de Marseille et des compagnies de croisières, on espère que cette négociation pourra déboucher sur un accord qui permettrait de débloquer le trafic… Aucune escale de croisière n'est prévue avant vendredi prochain.
C.R.