Le pays va introduire des formalités draconiennes pour l’entrée des enfants sur son sol à partir du 1er octobre.
Annoncées il y a une dizaine de jours, les nouvelles mesures concernant l’entrée et la circulation des enfants en Afrique du Sud a entraîné de nombreuses inquiétudes chez les professionnels touristiques, obligeant le gouvernement à chercher des solutions d’urgence.
Devant entrer en application au 1er juillet, ces règles ont été déjà reportées au 1er octobre en raison du délai trop court pour les touristes de se munir des documents désormais requis.
Les nouvelles règles envisagées
En effet, les parents voyageant avec leur enfant en Afrique du Sud devront détenir un extrait de naissance pour celui-ci avec l’indication de la filiation. Un parent voyageant seul son enfant devra lui produire l’acte de naissance intégral plus l’autorisation écrite et manuscrite du second parent pour ce voyage. En cas de divorce, le premier devra en plus produire les copies du jugement de divorce et de droit de garde. Enfin, un adulte entrant avec un mineur devra produire les précédents documents plus une autorisation de sortie du territoire pour l’enfant. L’adulte devra en outre se présenter au guichet de l’immigration pour des formalités de fichage biométrique préalable au voyage.
"Le flou règne et nous avons beaucoup d’interrogations sur ces mesures, confie Laure Lambusson, responsable de l’Afrique australe chez Monde Authentique. Faut-il que les actes soient traduits en anglais ou pas pour les douaniers sud-africains ?"
Derek Hanekom, ministre sud-africain du Tourisme, a annoncé "des discussions d’urgence" avec son homologue de l’Intérieur "pour clarifier les possibles malentendus et trouver des solutions appropriées là où c’est nécessaire". Des propos rapportés par l'AFP.
Le tourisme en Afrique du Sud dopé par une monnaie faible
Alors que la destination est en plein boom grâce à la baisse du rand enregistrant un record de 9,6 millions de touristes en 2013, il s’inquiète tout comme les opérateurs touristiques que "ces mesures pénalisent la compétitivité de notre destination, au moment où les pays essayent de simplifier les exigences en matière de visas pour promouvoir le tourisme".
Les TO spécialistes du pays de Nelson Mandela vont suivre l’évolution de la législation d’ici au 1er octobre. "Nous avons alerté nos clients qui ont d’ici là le temps de demander un ou plusieurs actes de naissance. Ils sont plutôt compréhensifs car cette réglementation vise à lutter contre le vol et le trafic d’enfant. Les parents comprennent que ce n’est pas juste une formalité supplémentaire pour embêter les touristes", ajoute Laure Lambusson.
Si les mesures sont maintenues et a fortiori si les documents doivent être traduits en anglais, elles entraineront la disparition de l’Afrique du Sud comme destination de dernière minute voire tout court pour les familles. "Ce sera un réel handicap alors que le pays est facile à vendre et à vivre pour les familles", conclut-elle.
S.J.