Dans un rapport paru ce week-end, l'Institut Montaigne et la CCI Paris-IDF propose un cadre pour faire du tourisme français une industrie performante au niveau mondial.
Alors que le gouvernement s'apprête à dévoiler sa stratégie tourisme jeudi 19 juin à l'issue des Assises du Tourisme, sous la houlette de Laurent Fabius et Fleur Pellerin, l'Institut Montaigne et la Chambre de commerce et d'Industrie de Paris publient un rapport intitulé "Rester le leader mondial du tourisme, un enjeu vital pour la France", disponible sur le site du think tank.
Un calendrier de parution opportun qui vise à "s'inscrire dans le débat public" et à "bénéficier de la visibilité du bilan des Assises du Tourisme" confirme-on à l'Institut Montaigne, qui souhaite apporter ses propres pistes de réflexion. Les recoupements sont déjà évidents, entre le rapport, les annonces récentes dans nos colonnes de Jean-François Rial (contributeur à la fois des Assises et du rapport de l'Institut Montaigne) et l'interview donnée par Fleur Pellerin dans Le JDD hier.
Interrogée par Tour Hebdo, Alexia de Monterno, la directrice générale adjointe de l'Institut Montaigne, identifie d'ores et déjà des points de convergence forts et s'en félicite dans la mesure où "il faut parvenir à aligner les intérêts des pouvoirs publics et privés". Si l'Institut salue l'intérêt récent suscité par le tourisme chez les politiques, Alexia de Monterno reconnaît deux risques principaux : que l'engouement retombe rapidement, et que l'on se contente d'actions rapides à court terme.
Une vraie approche marketing
"On peut facilement lever ce que l'on appelle les facteurs "irritants" du parcours du client, en facilitant notamment l'obtention d'un visa, le passage en douane, ou encore le transfert entre CDG et Paris, ce qui peut permettre d'améliorer rapidement l'image de marque" de la destination, souligne-t-elle.
Des mesures qui ne doivent pas pour autant masquer la nécessité d'élaborer une vraie politique stratégique et d'investir de façon importante dans le marketing digital de la marque France : "la clé est le moment où un touriste russe ou chinois ne sait pas trop où aller et cherche une destination", notamment sur internet, précise Alexia de Monterno.
On retrouve donc l'un des axes majeurs de préconisation dans ce rapport de 128 pages, à savoir donner une vraie approche marketing à "l'entreprise France", en s'appuyant sur des marques, pas seulement la marque France mais aussi des marques régionales connues des étrangers : Paris, French Alps et Mont Blanc, Bordeaux et The Wine regions, Normandy, Loire Valley...
Le rapport s'articule autour de 12 propositions, telles que la connaissance précise des marchés et de l'offre France; l'élaboration d'une politique marketing et la création d'un portail par "envies"; le développement et la modernisation des infrastructures; la formation des acteurs; la promotion de la culture de l'accueil et du service; le renouvellement de l'offre; et la modification de la gouvernance du secteur, notamment en renforçant les moyens d'Atout France.
L'organisme est auditionné dans le cadre d'une commission parlementaire et par certains ministres pour faire valoir les recommandations consignées dans le rapport...
V. Dennemont