
La compagnie d’Addis-Abeba, véritable modèle pour le continent, va desservir Paris en Boeing 787.
Les projecteurs sont trop souvent braqués uniquement sur les trois compagnies du Golfe (Emirates, Qatar Airways et Etihad) en oubliant d’autres transporteurs efficaces et de qualité, aux réseaux qui concurrencent les majors européennes.
Turkish Airlines et Ethiopian Airlines disposent ainsi de positions géographiques stratégiques vis-à-vis des cinq continents. Cette dernière vient de recevoir un septième Boeing 787 Dreamliner mis en ligne sur Paris-CDG le 2 juin. Au total, dix de ces avions de nouvelle génération figureront dans la flotte à la fin de l’année. Ces Dreamliner remplacent des Boeing 767 comme celui qui opérait sur Addis-Abeba-Paris-Bruxelles, mais permettent aussi un développement du réseau.
Le terrain de jeu historique de la compagnie qui a rejoint Star Alliance fin 2011, est l’Afrique, où 49 pays sont desservis à l’est mais aussi sur l’ensemble du continent. C’est souvent la solution d’accès pérenne dans des zones où les compagnies locales sont en liste noire.
Six vols par semaine depuis Roissy, de juin à septembre
Ainsi, sur le marché français affinitaire, Brazzaville, Kinshasa, Douala, et Pointe Noire sont très demandées, tandis que la clientèle touristique voyage plutôt vers Kilimandjaro, Zanzibar entre autres et même l’Ethiopie et ses hauts plateaux de plus en plus fréquentée. 60% des passagers au départ de Paris sont en correspondance à Addis-Abeba.
Outre ce fonds de commerce naturel, Ethiopian vise le marché Asie-Afrique en proposant, par exemple, aux hommes d’affaires chinois de ne plus passer par l’Europe mais de bénéficier d’une correspondance rapide à Addis-Abeba. La même démarche est proposée depuis la corne de l’Afrique vers les Etats-Unis.
Depuis un an, la compagnie de l’ancien empire du négus dessert aussi le Brésil, portant à plus de 80 ses destinations internationales. La qualité de l’aéroport éthiopien n’est pas étrangère à cette croissance. On n’y observe pas certaines dérives, au point que Nokia y a installé son stock de téléphones destinés à l’Afrique. Il n’y a pas à craindre de vol de conteneur, ni de bagage pour les passagers, comme on le déplore encore trop souvent sur certaines plateformes du continent.
De juin à mi-septembre, six vols hebdomadaires décollent de Roissy-CDG 1 désormais en Boeing 787 équipés de 24 sièges business-flat (180 degrés), et 246 sièges en classe économique. Le reste de l’année, cinq fréquences sont prévues.
Thierry Vigoureux