Un nouveau plan stratégique a été évoqué lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de la compagnie nationale. A. de Juniac veut associer les salariés aux résultats.
Lors de l’assemblée générale annuelle d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac a présenté une résolution (qui a obtenu 94,4% des votes) prévoyant la possibilité d’attribuer des actions gratuites au personnel. "Je souhaite associer les collaborateurs au résultat, les récompenser et les fidéliser", souligne le patron du groupe franco-hollandais.
Cette attribution interviendra sans augmentation de capital en faisant appel à des actions existantes. L’assemblée générale a autorisé à distribuer ainsi 2,5% du capital avec au maximum 1% par exercice. La progression d’un indice moyen portant sur la régularité et la ponctualité des vols ainsi que sur la satisfaction de la clientèle déclenchera l’attribution individuelle jusqu’à cent actions.
Au-delà de cent actions, le rendement de l’action Air France-KLM ainsi que le retour sur capitaux investis sera pris en compte. Ces bonus concerneront aussi les salariés des filiales du groupe (HOP!, Transavia, Servair, par exemple) et les retraités.
Un nouveau plan stratégique pour succéder à Transform 2015
Les résultats des filiales restent une zone obscure des comptes du groupe. Ainsi le déficit de 23 millions d’euros de Transavia (presque un milliard de chiffre d’affaires) est-il globalisé entre la France et la Hollande. Mais cette perte n’est-elle pas destinée à en éviter d’autres qui seraient plus importantes causées par le secteur moyen-courrier du groupe ?
Le transfert d’activité vers Transavia permet, en effet, d’exploiter des lignes déficitaires à moindres pertes par rapport à celles qu’engendrerait l’activité assurée par Air France, Regional, Britair dont les coûts au siège sont beaucoup plus élevés.
Ces actions gratuites sont-elles destinées à faire avaler la pilule d’un "nouveau plan stratégique" qui succèdera à Transform 2015. Il doit être présenté puis négocié avec les organisations professionnelles cet été. Il a souligné que ce plan sera fondé sur l'amélioration de la compétitivité du groupe jugée "indispensable".
L'amélioration à ce jour de la structure de coûts ne suffit pas, les concurrents venus d'Asie et des pays du Golfe continuant "d'avancer extrêmement vite", a-t-il indiqué. "Nous ne pouvons nous satisfaire de la position +coûts+ que nous avons. Nous devons continuer nos efforts de productivité", a-t-il souligné.
"Je voudrais proposer à l'ensemble des parties prenantes et à leurs représentants un contrat de compétitivité pour la croissance. Sans compétitivité, nous ne pourrons pas croître au même rythme que nous impose le marché, de l’ordre de 5 à 6% par an. Pour croître à ce rythme, il faut que nous continuions à améliorer notre position compétitive et notre structure de coûts".
Alexandre de Juniac a indiqué qu’il ne relâchait pas sa pression sur les pouvoirs publics et la fiscalité, indiquant que la taxe Chirac avait coûté à Air France 58,7 millions d’euros, payée par ailleurs par cinq à six pays africains.
Thierry Vigoureux