Le site de location d’appartements entre particuliers a supprimé 2000 annonces à New York pour échapper aux poursuites des autorités.
Airbnb qui rit : le site de location de logements entre particuliers a bouclé en fin de semaine dernière une levée de fonds d’environ 450 millions de dollars auprès de plusieurs investisseurs (TPG Growth, Dragoneer Investment Group, T.Rowe Price), ce qui valorise la start-up californienne à plus de 10 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal. Sa valorisation n'était encore "que" de 2,5 milliards de dollars en 2012, lors de la précédente opération financière.
Créé en 2008, Airbnb est désormais présent dans 192 pays et 34 000 villes via 600 000 annonces. La société ne communiquant que parcimonieusement, son chiffre d’affaires fondé sur les commissions perçues sur chaque transaction serait compris en 2013 entre 250 millions de dollars et 1 milliard de dollars, selon les différentes sources.
11 millions de voyageurs accueillis en cinq ans
Depuis son lancement, le site aurait été utilisé par 11 millions de voyageurs dont 6 millions l’an dernier. En France, le site communique sur 1 million de personnes accueillies dans les logements mis en location depuis 2008 et non sur un nombre de réservations. Son utilisation connaît toutefois un succès croissant, puisque plus de 500 000 Français ont voyagé grâce au site en 2013, dont 450 000 nouveaux locataires. Un tiers ont réservé un séjour en France. Les Etats-Unis, l’Espagne et le Royaume-Uni viennent ensuite parmi les destinations plébiscitées.
Le succès d’Airbnb a soulevé de nombreuses critiques de la part des hôteliers qui parlent de concurrence déloyale, voire de municipalités qui accusent le site de faire monter les prix locatifs, les particuliers préférant louer à des touristes sur une courte période plutôt qu’à des résidants locaux sur des baux classiques.
L’Etat de New York, le plus pugnace contre Airbnb
Airbnb qui pleure : c’est officiellement pour faire du tri dans son offre en retirant les appartements non qualitatifs, mais officieusement pour éviter aujourd’hui une action du procureur général de New York, que le site vient de supprimer 2 000 annonces de location dans cette ville. Le procureur général est en effet parti en guerre contre les sous-locations illégales, l’Etat de New York ayant durci sa législation sur le sujet en 2010 avec l’interdiction de louer un appartement ou une chambre pour moins de 30 jours consécutifs sauf si le propriétaire habite toujours dans les lieux.
Selon une plainte devant les tribunaux new-yorkais, les deux tiers des annonces à Big Apple sont illégales car contrevenant à cette loi en proposant des appartements entiers sans la présence du propriétaire. Un loueur avait ainsi été condamné en mai 2012 mais cette décision a été annulée en appel en septembre 2013.
La Ville de Paris est également monté au créneau l’an dernier contre les sites comme Airbnb qui auraient fait disparaître 30 000 appartements du marché locatif en trois ans. La loi Duflot sur le logement vise à encadrer ce phénomène puisque les propriétaires pourraient devoir demander une autorisation pour louer leur bien aux touristes de passage.
Depuis le 1er janvier 2014, des sanctions financières ont également été mises en place à l'encontre des propriétaires par les autorités à Berlin pour lutter contre l'essor de ces locations entre particuliers.
S.J.