La compagnie du groupe Dubreuil réussit à jumeler croissance et hausse de la rentabilité.
Tout n’est pas sombre dans le ciel aérien français. Il y a même un coin de ciel bleu où vole Air Caraïbes. La filiale du groupe vendéen Dubreuil, qui a démarré son activité transatlantique il y a dix ans, continue à croître sur cette niche, avec 1 224 000 passagers transportés en 2013 (dont 840 000 en long-courrier), en hausse de 2% (12% pour le long-courrier) par rapport à 2012.
Pour gagner de l’argent, la compagnie réalise un taux de remplissage élevé, de 86%, en hausse de 6 points. Au bilan financier, on trouve un chiffre d’affaires de 353 millions d'euros, en progression de 5%, et surtout un résultat net de 8,8 millions d’euros.
Un montant où, pour arriver au résultat d’exploitation, il faut notamment ajouter 3,3 millions de participation, intéressement et forfait social. Air Caraïbes, dont 75% des salariés sont antillais, reçoit une part importante des bénéfices.
La compagnie dirigée par Marc Rochet détient désormais 29% de parts de marché entre la métropole et les Antilles. Deuxième opérateur sur ces destinations, elle est en progression de 1,5 point sur 2012. C’est l’axe le plus rentable du réseau transatlantique. Lancée en 2008, la ligne Orly-Cayenne affiche en 2013 pour la première fois un résultat d’exploitation positif, avec 37% de parts de marché et 88 000 passagers transportés.
Equilibre entre la clientèle loisirs et affaires
La rentabilité n’est pas encore au rendez-vous sur Orly-Saint-Martin, créée en 2009, où la compagnie a transporté 39 000 passagers et qui représente 23% de parts de marché. Orly/Port-au-Prince/Saint-Domingue/Orly a trouvé un équilibre satisfaisant entre la clientèle affinitaire et la clientèle touristique.
L’escale à Saint-Domingue évite de faire le plein à Haïti où le carburant est vendu le double du prix mondial. En même temps, Air Caraïbes propose aux tour-opérateurs Saint-Domingue, un aéroport qui a l'avantage d'avoir une position centrale dans l'île et permet ensuite un accès routier facile aux principales zones touristiques.
Le point noir d’Air Caraïbes reste l’activité régionale aux Antilles où la concurrence est sévère. Pour diminuer notablement les pertes en 2013, la compagnie n’exploite plus que trois ATR essentiellement sur un axe Saint-Martin/Guadeloupe/Martinique.
Air Caraïbes a commandé à la fin de l’année dernière six Airbus A350, attendus entre 2016 et 2022. La capacité de ces nouveaux avions par rapport aux A330 actuels permettra une augmentation de l'offre de sièges de 40% avec seulement un appareil de plus.
T.V.