Le glissement des dates du pèlerinage du Hajj vers l’été va réduire l’offre d’avions et risque de renchérir le prix des billets.
Les avions de ligne à louer vont devenir rares, donc chers à partir de l’été 2015, et ceci pour plusieurs années. Les prix des billets d’avion vont s’en ressentir.
Pour connaître les raisons de cette hausse indépendante du carburant ou des taxes diverses et variées, il faut se tourner vers La Mecque. Chaque année, les dates du pèlerinage du Hajj glissent et avancent de dix jours.
On sait que notre calendrier grégorien est solaire avec un cycle de 365 jours alors que le calendrier de l’islam obéit à un cycle lunaire plus court, entre 354 et 355 jours.
Conséquence, en 2015, la grande migration vers La Mecque – plus de 3,5 millions de passagers aériens – sera centrée sur "le jour d’Arafat" le 25 septembre (4 octobre cette année). Les vols charters mobilisant des centaines d’avions gros-porteurs vont alors démarrer fin août alors que les vacances d’été ne sont pas terminées.
La capacité de l'aéroport de Médine va augmenter de 20%
Circonstance aggravante pour la tension entre l’offre et la demande de transport aérien, la capacité de l’aéroport de Médine va augmenter de 20%. Le nombre de pèlerins, donc d’avions pour les transporter, va aussi être à la hausse.
"En fonction des slots accordés par les aéroports saoudiens, les chaînes de vols vont donc démarrer plus tôt et se terminer plus tard", explique Mourad Majoul, patron d’Avico qui affrète chaque année une dizaine d’avions pour le Hajj, soit un chiffre d’affaires de 50 millions de dollars.
La logistique est lourde, mobilise une cinquantaine de salariés d’Avico pendant la période du pèlerinage, détachés à Djeddah et à Médine. Pour les compagnies aériennes européennes qui peuvent détacher des gros-porteurs Boeing B767 ou B747, des Airbus A330 ou A340, le Hajj aide bien à boucler les comptes, assurant près d’un millier d’heures de vol par appareil.
Thierry Vigoureux