Plusieurs projets de loi sont en cours d’adoption pour faire du tourisme l’un des éléments forts de la croissance américaine.
"Beaucoup de gouvernements dans le monde ne comprennent pas l’importance du tourisme pour la croissance de leur économie", a souligné ce matin Roger Dow, président et CEO de l’US Travel Association, en introduction de sa conférence de presse sur l’International Pow Wow (IPW), le salon américain du tourisme qui se tient cette semaine à Chicago.
Un positionnement 100% business assumé et encore accentué depuis que le président Obama a fait voter en 2012 le Travel Promotion Act qui vise à attirer 100 millions de visiteurs internationaux en 2021.
"Au rythme de la croissance actuelle, l’objectif pourrait être atteint dès 2018, ce qui représenterait 250 milliards de dollars de retombées pour l’économie américaine et la création de centaines de milliers d’emplois", s’est félicité Roger Dow. Dévoilés hier, les chiffres 2013 étaient respectivement de 69,9 millions d’entrées touristiques pour 180,7 milliards de dollars de dépenses, le premier rang mondial, selon l’International Trade Association.
Reconduction en 2015 du Travel Promotion Act
Tout est donc mis en œuvre pour ouvrir les portes des Etats-Unis au plus grand nombre de visiteurs. Au niveau législatif tout d’abord, avec la reconduction en 2015 du Travel Promotion Act, ce qui permettra d’inscrire l’action dans la durée de Brand USA, l’organisme public-privé qui assure la promotion des USA à l’international. Mais aussi par le passage, après le Sénat, devant la Chambre des représentants du JOLT (Job Originated through Launching Travel Act.
"Nous avons déjà réussi à enrôler 150 membres, démocrates et républicains", se félicite Roger Dow qui assure que son "association est l’une des plus dynamiques et influentes à Washington". Le lobbying est, il est vrai, né de ce côté de l’Atlantique.
Cette loi étendra le Visa Waiver Program (VWP) qui permettra à un plus grand nombre de voyageurs d’entrer sur le sol américain sans visa. Depuis quelques jours, le Chili est le 38e pays (dont la France) à bénéficier de cette facilité. Et l’impact sur l’économie est immédiat, la Corée du Sud qui a eu le feu vert en 2008 ayant envoyé 66% de voyageurs en plus en 2013, les dépenses augmentant pour leur part de 52%, à 4,2 milliards de dollars.
En 2013, le VWP concernait ainsi 19,6 millions de personnes, soit 60% des voyageurs loisirs et affaires arrivant par les airs aux Etats-Unis. Plusieurs pays sont en attente, comme la Bulgarie, la Croatie, la Pologne, la Roumanie, le Panama, l’Uruguay, Israël et surtout le Brésil. "Ces entrées apporteraient 500 000 voyageurs supplémentaires par an, généreraient 5,3 milliards de dépenses en plus dans l’économie et créeraient 31 000 emplois", estime Roger Dow.
Faciliter les contrôles d’entrée sur le sol américain
Les autres mesures du JOLT visent justement à faciliter les demandes et à réduire les délais d’obtention de visas pour les autres pays, l’attente pouvant atteindre trois mois jusqu’en 2012. La future loi concerne enfin le Gobal Entry Program qui permet aux voyageurs d’entrer librement sur le territoire en utilisant notamment les nouvelles machines déployées dans onze grands aéroports (21 à terme) à l’image de notre système français Paraphe.
D’autres voies sont testées avec la validation des procédures dès l’aéroport de départ, comme à Dublin en Irlande. On croit rêver quand on se souvient des procédures mises en place après le 11 septembre 2001.
En attendant, il reste à régler rapidement la question des files, souvent interminables, pour franchir les postes frontières. Le Congrès vient pour cela d’attribuer 255 millions de dollars pour embaucher 2 000 officiers dont 50% pourraient être en poste sur les aéroports, selon la demande de l’US Travel Association. "Notre ambition serait que 80% des voyageurs internationaux franchissent les contrôles en 30 minutes maximum après avoir atterri", a conclu Roger Dow.
Stéphane Jaladis, à Chicago