Les raisons de se réjouir du rattachement du secteur aux Affaires étrangères, selon le directeur d'Atout France.
A la veille de la nomination des secrétaires d'Etat, Christian Mantei ne se prononce pas sur la place effective du Tourisme au sein du ministère des Affaires étrangères (un secrétariat dédié ?), ni sur la personne qui en aura la charge (Fleur Pellerin ?). Mais le directeur d'Atout France veut voir dans l'arrivée prochaine du Tourisme au Quai d'Orsay un signe de reconnaissance pour le secteur.
"Le fait que Laurent Fabius, le numéro 2 du gouvernement, ait désiré et demandé le Tourisme est un événement en soi", assure le directeur général d'Atout France, qui aimerait que la profession "marque un temps d'arrêt" pour réaliser l'ampleur de cette décision. Elle a fait l'objet d'une âpre bataille (pour la partie Commerce extérieur en tout cas) avec Arnaud Montebourg, et résulte selon lui d'une "volonté politique très forte".
Christian Mantei en veut pour preuve la "participation active aux Assises du tourisme" de son nouveau ministre de tutelle et ses déclarations qui positionnent le secteur comme l'un des piliers de l'économie française…
Il rappelle aussi volontiers que Laurent Fabius a mis à contribution les ambassades pour promouvoir le tourisme français sur les marchés étrangers : Sylvia Pinel, en charge du secteur jusqu'au 2 avril dernier, et Christian Mantei avaient tous deux participé à la Conférence des Ambassadeurs fin août 2013, dans le sillage des déclarations de François Hollande sur le "tourisme, grande cause nationale".
Le transfert opérationnel, une autre paire de manche
Le directeur général d'Atout France n'hésite pas à qualifier de "révolution" le basculement du Commerce extérieur et du Tourisme de Bercy vers le Quai d'Orsay.
Quitte à oublier qu'il a lui-même chaudement plaidé par le passé pour la place du Tourisme au cœur du saint des saints (les Finances) ? Sans obtenir pour autant, il est vrai, de valorisation budgétaire pour la promotion du secteur, tout au plus une limitation de la baisse des ressources pour Atout France, par rapport aux coupes drastiques imposées à certaines agences gouvernementales.
Quoi qu'il en soit, le transfert est censé conforter la création du pôle international "diplomatico-économique" voulu par le ministre des Affaires étrangères, l'autre homme fort du gouvernement Hollande 2, aux côtés du Premier ministre Manuel Valls.
"On a constaté que Laurent Fabius était très intéressé par le tourisme comme vecteur de développement à l'international ; pour lui, l'art de vivre et la culture sont la porte d'entrée pour les autres secteurs", assure Christian Mantei. Le tourisme comme soutien de l'industrie, le concept est pour le moins nouveau en France !
Si l'on ne peut que saluer l'esprit de la mesure (au moins pour l'activité réceptive), le transfert opérationnel (ressources, coûts) entre le ministère de l'Economie et des Finances, et le ministère des Affaires étrangères, promet d'être une autre paire de manche…
Virginie Dennemont