La contribution directe du secteur du voyage et du tourisme à l’économie française a baissé de 0,4% en 2013.
Le World Travel Tourism Council (WTTC) invite le gouvernement français à s’engager sur le secteur du tourisme après que sa contribution à l’économie nationale ait reculé de 0,4% en 2013. "Les mesures d’austérité dans les pays du G20, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, ont eu un lourd impact sur le secteur des voyages et du tourisme", a estimé David Scowsill, Pdg du WTTC, dans le rapport annuel d’impact économique pour l’Hexagone.
Les dépenses intérieures ont notamment diminué de 0,4%, un recul dû au fait que les Français ont limité leurs dépenses, celles des visiteurs internationaux n’ayant pas suffi à inverser la tendance. Le rapport estime que ce secteur est loin d’être négligeable, pesant 9,5% du PIB de la France. La reprise économique en Europe devrait toutefois booster les retombées cette année, la contribution du voyage et du tourisme devant croître de 2,2% alors que la moyenne de la croissance mondiale se situera à 0,5%, et pour la France à 0,9% selon les dernières prévisions du gouvernement.
David Scowsill critique également la récente hausse de 7% à 10% de la TVA dans l’hôtellerie. Cette augmentation serait contre-productive alors que la France devrait mettre en œuvre "des mesures favorisant plus de dépenses et de plus longs séjours tout en garantissant à la France une augmentation des arrivées touristiques internationales, des recettes touristiques et des emplois". Selon les études réalisées par le WTTC, "l’augmentation des taxes sur les touristes a l’effet de dissuader les voyages et de réduire le revenu global d’imposition".
Faciliter l’obtention de visas pour les touristes
Après l’accélération depuis janvier des procédures d’obtention de visas pour les touristes chinois, l’organisation recommande enfin aux autorités françaises d’étendre cette facilité à d’autres nationalités et notamment à des pays émergents comme la Thaïlande, l’Indonésie et l’Inde. La demande en provenance de ces pays doit en effet soutenir la croissance du secteur dans les prochaines années en raison du développement d'une importante classe moyenne avide de voyager.
Mais pour profiter de cette manne, la France devra créer, selon lui, "un climat commercial favorable pour soutenir l’investissement dans les infrastructures et les ressources humaines". Dans le cas contraire, l'Hexagone restera peut-être la première destination touristique mondiale mais ses recettes et le développement de l’emploi dans ce secteur continueront à ne pas être à la hauteur des attentes.
Pour rappel, en 2013, le secteur du voyage et du tourisme a généré 194,6 milliards d’euros dans l’économie hexagonale et représenté 2,8 millions d’emplois.
S.J.