A la suite d'un accord avec les pilotes, Transavia devrait exploiter cet été à la fois des Boeing 737 et des Airbus A320. Ces derniers lui permettront de desservir des axes d'Air France...
Cet été, pour assure les vols transférés de Roissy-CDG à Orly, la flotte de Transavia, low-cost d’Air France-KLM, va compter entre deux et six Airbus A320. Ces appareils de 178 sièges vont donc être exploités en même temps que les Boeing 737-800 de 186 sièges dont est dotée la filiale depuis sa création.
Cette dualité – une première mondiale dans le low cost – est le résultat des négociations entre le groupe aérien et le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL Alpha), révélées par La Tribune. Un précédent accord limitait à quatorze le nombre de B737 exploités par Transavia. Le dépassement, en cours de signature, prévoit que les avions soient loués à Air France.
La négociation, donnant lieu à un accord limité à un an, doit être vite conclue pour mettre les vols en machine dans les délais de la saison Iata qui commence en avril. Les miles de Flying Blue seront utilisables sur ces vols, a récemment confirmé Frédéric Gagey, Pdg d’Air France.
Ces nouveaux avions seront donc des Airbus A320, pilotés par des navigants techniques d’Air France mais aux conditions Transavia. Soit sensiblement avec le même salaire mais en volant plus, environ 750 heures par an contre 600. Les navigants commerciaux, eux, seront des salariés de Transavia (moins payés qu’Air France) tandis que l’assistance au sol sera sous-traitée et non plus assurée par le personnel statutaire d’Air France.
La paix sociale avant les vraies synergies
"Celle-ci représente un quart du coût d’un moyen-courrier", rappelle le SNPL qui souligne que le tarif des escales du sud-est de la France et de la Corse est trois fois supérieur au prix du marché. Ces A320 vont donc permettre à Transavia d'ouvrir au départ d'Orly-Sud des destinations actuellement desservies par Air France depuis Roissy-CDG, comme Malaga, Prague, Rome, Budapest, Tel Aviv, Istanbul, Barcelone, Pise, Casablanca, etc.
Gérer une double flotte d’avions de même taille avec deux qualifications de pilotes et de personnels navigants commerciaux, deux secteurs opérationnels, deux équipes de maintenance, deux stocks de pièces détachées, etc. ne semble pas poser de problème de productivité au groupe Air France-KLM.
Manifestement, les synergies recherchées par toutes les autres low cost dans le monde, passent ici au second plan au profit de la paix sociale recherchée avec une catégorie de personnel. Un schéma comparable a déjà été mis en place pour Hop! qui chapeaute Regional, BritAir et Airlinair avec cinq types d’avions, quatre sièges sociaux, trois règlementations liées aux certificats de transporteur aérien, trois centres de maintenance, etc. A suivre...
Thierry Vigoureux