Remis par Claudie Buisson, contrôleur général économique et financier, le rapport recommande de revoir l'offre pour élargir l'accès aux vacances.
Un rapport remis mardi à la ministre du Tourisme, Sylvia Pinel, recommande, pour favoriser le départ en vacances des Français les plus modestes, de revoir l'offre et d'œuvrer pour changer l'image même des vacances, considérées à tort comme inaccessibles par certains publics.
L'accès aux vacances a régressé depuis le début des années 2000 et, aujourd'hui, les Français exclus des vacances "appartiennent aussi aux classes moyennes", souligne ce rapport de mission, remis par Claudie Buisson, contrôleur général économique et financier.
Sur 65,8 millions de Français, entre 23 et 30 millions ne partent pas en vacances, selon les définitions retenues pour le terme de vacances (plus de 4 nuits, etc.), note le rapport.
Le principal frein est financier, mais il existe aussi des freins culturels et des raisons personnelles et familiales, notamment liées à la santé et à l'isolement. Aussi le rapport prône-t-il d'améliorer l'accès aux offres mais aussi l'accompagnement à la prise de décision du départ en vacances.
Créer un portail de l'offre abordable
Il plaide pour la création d'un "portail de l'offre abordable", qui renvoie aux sites d'opérateurs au-delà du tourisme social associatif, et qui donnerait des conseils.
Et préconise aussi la mise en place d'un réseau de "points information vacances" chapeauté par l'Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV), pour aider à partir ceux qui y renoncent parce qu'ils ne savent pas où trouver l'offre idoine ni comment organiser leurs vacances.
Le rapport recommande de lancer une campagne de communication pour, en substance, démythifier l'idéal des vacances (vues souvent comme la plage, le soleil, la fête, les sorties coûteuses, etc.) et valoriser l'offre de proximité. Certains s'interdisent de partir en vacances, imaginant à tort qu'ils y laisseront leur chemise.
Viser la clientèle "modérément solvable"
Le rapport prône entre autres la création d'offres ciblant les jeunes adultes, public qui part le moins en vacances, et invite à remettre au goût du jour les colonies de vacances et les classes de découverte.
Il juge en revanche suffisantes les aides financières aux vacances, d'un montant annuel estimé à 1,2 milliard d'euros tous dispositifs confondus (CAF, ANCV, CNAV…), mais mal réparties, l'essentiel bénéficiant à 3,5 millions de salariés en CDI via le dispositif des chèques-vacances.
Le rapport recommande de favoriser l'accès aux chèques-vacances des entreprises de moins de 50 salariés, qui accueillent souvent un public "modérément solvable", et plaide pour une extension du dispositif aux entreprises non couvertes, par le biais des négociations de branche.
Avec AFP