
A travers l'ouverture d'un vol Orly-Mahé via Abu Dhabi en février, la compagnie du Golfe veut prendre pied sur l'aéroport parisien.
Le communiqué diffusé par Air Seychelles, annonçant pour février prochain un vol Orly-Mahé (Seychelles) via Abu Dhabi deux fois par semaine, ne manque pas de susciter des interrogations. La compagnie seychelloise, que contrôle totalement Etihad Airways, veut lancer ces vols incessamment, dans à peine huit semaines, en Airbus A330-200 de 18 sièges affaires et 236 éco.
Elle ne les a toutefois pas encore mis en machine. Etihad via Air Seychelles veut en profiter pour proposer d’autres correspondances à Abu Dhabi notamment vers Ho Chi Minh-Ville, Bangkok et Chengdu.
Ces liaisons vont donc compléter les deux vols quotidiens au départ de Roissy-CDG vers Abu Dhabi, assurés sous pavillon Etihad. On sait qu’Air France, qui souhaite multiplier les accords avec Etihad, s’est retirée de cette ligne, proposant à ses clients un code share.
Une nouvelle négociation diplomatique France-Emirats-Seychelles
Même si elle avait autrefois des droits de trafic pour un non-stop Paris-Mahé (ligne arrêtée en janvier 2012), Air Seychelles ne peut transporter des passagers entre Orly et Abu Dhabi sans qu’une nouvelle négociation diplomatique, tripartite France-Emirats-Seychelles, n’intervienne.
La Direction générale de l’aviation civile à Paris n’a pas encore été sollicitée sur ce sujet. ADP assure également ne pas être au courant. Autre contrainte, non résolue, Orly est un aéroport limité à 250 000 mouvements par an et les slots sont distribués au compte-gouttes. La Cohor (association pour la coordination des horaires), qui les gère, n’a pas reçu de demande à ce jour.
On peut, certes, imaginer qu’en dernière minute une autre compagnie cède quatre slots hebdomadaires à Air Seychelles. Air Seychelles/Etihad font part d’autres projets régionaux pour la fin de l’année prochaine avec l’arrivée d’un premier Airbus A319.
Celui-ci permettrait la desserte de La Réunion et de Madagascar, concurrençant les vols d’Air France et d’Air Austral qui, eux, sont non-stop.
Thierry Vigoureux