
Selon la presse italienne, Air France demanderait la suppression de 5 000 emplois pour s'engager dans la reprise du transporteur.
Selon Il Sole 24 Ore, un quotidien économique italien, Air France-KLM demande la suppression de 5 000 emplois dans la compagnie Alitalia (sur 14 000 salariés) avant de s’engager dans la reprise du transporteur en difficulté.
Le groupe franco-hollandais dément le chiffre annoncé mais non pas le principe de restructuration qui reste nécessaire. Vendredi dernier, lors de la présentation des comptes trimestriels d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, Pdg, avait été clair sur l’acceptation des conditions – financières, opérationnelles et structurelles – de reprise d’Alitalia : "Si nos conditions ne sont pas réunies, nous ne participerons pas. C'est dans l'intérêt d'Air France-KLM et d'Alitalia qu'elles le soient".
Pour la presse italienne, les différences de points de vue entre les dirigeants italiens et franco-hollandais portent notamment sur le périmètre du moyen-courrier (à réduire selon AF-KLM) et sur celui du long-courrier (à stabiliser). Ainsi, la création d’une liaison Venise-Tokyo, qui nécessite de nouveaux avions, est très critiquée chez les Franco-hollandais.
Prochaine échéance le 15 novembre
Le chiffre, non confirmé, de 5 000 emplois supprimés correspondrait, selon les standards de l’industrie, à l’arrêt de 22 avions, ce qui est considérable sur une flotte totale de 117 appareils.
Air France a, par ailleurs, envoyé un signal comptable fort lors de la récente publication de ses comptes trimestriels : en inscrivant 119 millions d’euros en pertes, le groupe a fini de déprécier la totalité de sa participation dans la compagnie italienne, acquise en mars 2009 pour 323 millions d'euros.
Annoncée le mois dernier, l'augmentation de capital de 300 millions d'euros, qui ne sera qu'un ballon d'oxygène temporaire, doit être approuvée lors de l'assemblée générale des actionnaires du 15 novembre. C’est la prochaine échéance du calendrier.
D’autres alternatives qu’Air France-KLM existent-elles pour Alitalia ? Le correspondant des Echos à Rome fait part des rumeurs concernant un rapprochement avec Aeroflot; des membres du conseil d’administration de la compagnie italienne seraient prêts à se rendre à Moscou.
A suivre, surtout dans le contexte de la sortie éventuelle d’Aeroflot de SkyTeam vers une autre alliance. On sait que pour Etihad, souvent citée, un accord avec Alitalia n’est pas une priorité.
Enfin, la chinoise HNA apparaît aussi parmi les repreneurs hypothétiques. Ce groupe est déjà actionnaire à 49% d’Aigle Azur en France.
Thierry Vigoureux