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Point-Afrique programme le Tchad contre l’avis du Quai d’Orsay


Publié le : 24.10.2013 I Dernière Mise à jour : 24.10.2013
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I Crédit photo Après le Tchad, Point-Afrique entend rouvrir la Mauritanie. ©DR

Le TO prévoit de lancer une chaîne de 11 vols vers Faya-Largeau dans le Nord du pays à partir du 23 décembre.

Le Tchad est un pays magnifique à un détail près : le ministère français des Affaires étrangères (MAE) déconseille la destination, soulignant que "l’engagement des forces françaises et tchadiennes au Mali depuis le début de l’année 2013 font (…) peser un risque non négligeable de représailles de la part de groupes proches de la mouvance Aqmi". Sur son site, la carte du Tchad est entièrement en orange (zone déconseillée sauf raison impérative) et la plupart de ses régions frontalières en rouge (zone fortement déconseillée).

Les Français qui s’y rendent dans le cadre "d’un voyage organisé par une société de tourisme sont invités à se faire connaître – dès leur arrivée – auprès de la section consulaire de l’ambassade et à s’enregistrer sur Ariane", précise le ministère qui estime que les conditions de sécurité au Tchad "se sont dégradées depuis septembre 2012".

Or Point-Afrique, dirigé par Maurice Freund, et Acabao, son autre TO spécialiste de l’Afrique, programment à partir du 23 décembre une série de 11 vols à destination de Faya-Largeau pour faire découvrir le Nord du pays, grâce à des itinéraires proposés dans les tassilis de l’Ennedi et le massif volcanique du Tibesti. Des régions que le MAE a, dans un courrier du 11 octobre adressé à Maurice Freund, considérées "plus que jamais déconseillées sauf raisons impératives, ce qui signifie qu’elles ne sont en aucun cas propices au tourisme".

Cette lettre du Centre de crise du Quai d’Orsay a fait bondir Mahamat Issa Halikimi, le ministre tchadien du Tourisme, qui a écrit dans un courrier officiel que "le Tchad est le seul pays dont la zone saharienne reste fréquentable jusqu’à ce jour". Selon lui, le MAE vient "balayer tous nos efforts déployés jusqu’ici pour faire décoller notre tourisme et donner satisfaction à tous nos visiteurs".

Et le ministre tchadien d’enfoncer le clou : "Des personnes mal intentionnées et animées de mauvaise foi dans les chancelleries occidentales cherchent à tout prix à annihiler les efforts déployés par le gouvernement dans le domaine du tourisme". L’incident diplomatique n’est pas loin…

Les professionnels estiment que le Nord du Tchad est sans risque

"C’est la troisième saison que nous proposons ces vols. Le seul changement c’est la guerre au Mali", estime Frédérique Ribeaucourt, directrice d’Acabao, qui propose des voyages de 8 ou 15 jours en 4x4 avec balades à pied. "Je travaille avec une agence présente depuis vingt ans au Tchad, qui connaît bien le terrain et qui compte dans son équipe des Toubous, peuple qui habite ce territoire et dans les pays voisins. S’il y a le moindre risque, les circuits ne partiront pas", assure-t-elle.

Il y a quelques jours à Albertville lors de l’événement Le Grand Bivouac, Jean-Christophe Rufin, écrivain et ancien ambassadeur au Sénégal, a assuré que "le Nord du Tchad restait une des dernières zones protégées du djihadisme". "Il n’y a aucun risque au Tchad", a également déclaré hier Jean-François Rial, Pdg de Voyageurs du Monde.

Pour autant, ce dernier, patron de plusieurs TO d'aventure comme Terres d’Aventure et Nomade Aventure, n’entend pas aller à l’encontre des recommandations du MAE. Son groupe qui devait prendre 40 sièges sur les vols de Point-Afrique a donc finalement préféré se retirer. Avec seulement 200 inscrits aujourd’hui contre près du double l'an dernier, il n’est pas certain que l’ensemble de la chaîne charter prévue par Point-Afrique sera assurée mais "on volera", a prévenu Maurice Freund.

"Le TO a un devoir d’information du client et surtout de sécurité des clients à destination, rappelle l’avocate Emmanuelle Llop que nous avons contactée. Tout ce qui est dans le contrat engage l’agence. Et toute décharge de responsabilité est impossible car cela va à l’encontre de la responsabilité de plein droit des agences de voyages." La responsabilité ne serait donc pas supérieure ni moindre dans ce cas d’une destination à risques. Toutefois, en cas de problème, les juges pourraient faire valoir l'avis du MAE, comme dans d'autres affaires par le passé…

S.J.

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