L'attractivité touristique de la France était au menu de la 21ème conférence des ambassadeurs qui s'est ouverte hier à Paris.
Le tourisme mobilise la diplomatie française. Mardi matin, le président François Hollande faisait un discours à l'Elysée devant les ambassadeurs, leur demandant d'ériger le tourisme en grande cause nationale.
Dans la foulée s'est tenue hier la 21ème conférence des ambassadeurs, qui continue aujourd'hui sur le thème "comment développer le tourisme en France?". La ministre du tourisme Sylvia Pinel a interpellé le parterre de diplomates présents, et notamment les ambassadeurs de France en Espagne, Belgique, Allemagne, Thaïlande, Indonésie ou encore Corée du Sud. Mot d'ordre de la ministre : " Je compte sur vous pour maintenir la première place de la France en terme de visiteurs".
"Les ambassades doivent relayer la promotion du tourisme français"
Pour Sylvia Pinel, "les ambassades doivent relayer la promotion du tourisme français et accompagner Atout France" mais aussi faire état des retours du terrain. Corinne Breuzé, ambassadrice de France à Jakarta a par exemple insisté sur l'intérêt des Chrétiens indonésiens pour les pèlerinages à Lourdes, alors même qu'aucun vol direct n'existe entre Jakarta et la France.
Même retour d'expérience de la part de l'ambassadeur de France en Allemagne, désespéré devant l'absence de traduction en allemand du site Web et des brochures du tout nouveau Louvre Lens.
Le directeur général d'Atout France Christian Mantei a quant à lui rappelé les coopérations actuellement en place avec certaines ambassades.
Faciliter les procédures de visas
Diplomatie oblige, le sujet des visas est également rapidement venu sur la table. Le directeur des Français à l'étranger et de l'administration consulaire François Saint-Paul a insisté sur la mise en place d'une politique d'amélioration des procédures de délivrance de visas et sonné le rappel : "il est fini le temps où les ambassades pouvaient mettre 20 jours pour délivrer un visa : nous sommes en concurrence avec les autres destinations et il faut se fixer un objectif de 2 à 7 jours", martèle-t-il devant les diplomates.
Et le directeur de souligner que 2,6 millions de visas ont été accordés l'an dernier, dont 1,4 millions de visas tourisme. "Le tourisme français a encore une marge de croissance dans les pays qui n'appartiennent pas à l'espace Schengen", souligne-t-il. Et face aux ambassadeurs inquiets de l'expérimentation du visa biométrique l'an dernier et des allongements de délais qui en ont résulté, François Saint-Paul s'est emporté : "on arrête avec cette expérimentation, cela nous a coûté assez cher !" De quoi laisser de côté le flegme diplomatique.
Didier Forray