Le juge en charge du dossier a décidé de mettre en examen la ou les personnes responsables de la sécurité sur le réseau espagnol.
Le juge chargé de l'enquête sur l'accident de train qui a fait 79 morts le 24 juillet dans le Nord-Ouest de l'Espagne a décidé mardi de mettre en examen "la ou les personnes d'Adif", gestionnaire du réseau ferré espagnol, responsables de la sécurité des voies, rapporte aujourd'hui l'AFP.
"Le conducteur est certainement responsable de la conduite et du guidage du train (…) mais il était clairement prévisible qu'un moment d'inattention pouvait provoquer un accident avec un haut risque pour les vies et l'intégrité des passagers", souligne le juge dans sa décision.
Selon lui, il faut donc chercher à savoir s'il existe "de possibles faits reprochables" aux opérateurs qui doivent garantir la sécurité et qui n'auraient peut-être pas fourni suffisamment d'informations sur les voies.
Une signalisation insuffisante
Or, relève le magistrat, "il y a eu une omission de mesures élémentaires de la part de ceux qui ont pour mission de garantir la sécurité de la circulation ferroviaire sur cette ligne, constitutive d'une imprudence répréhensible", ce qui signifie que la signalisation était insuffisante.
Le juge a donc décidé "d'entendre en tant que mis en examen la ou les personnes d'Adif responsables de la sécurité de la circulation de la ligne ferroviaire qui relie les stations d'Orense et de Saint-Jacques-de-Compostelle". La date de convocation sera précisée ultérieurement lorsqu'Adif aura communiqué le nom de ces personnes, précise le juge.
L'enquête judiciaire tente de comprendre comment le train a déraillé à 179 km/h sur un tronçon où il devait rouler à 80 km/h, alors que le conducteur venait de terminer une communication téléphonique avec le contrôleur du train.
Un examen général de tout le réseau
L'accident, qui a fait 79 morts et près de 180 blessés, est survenu dans un virage très prononcé, à quatre kilomètres de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur un tronçon qui n'est pas équipé de système automatique de freinage.
Le conducteur du train, Francisco José Garzon Amo, a été mis en examen pour 79 homicides par imprudence. L'Adif ainsi que la compagnie ferroviaire publique Renfe ont rejeté toute faute et affirmé que toutes les procédures avaient été respectées.
Le 9 août, la ministre espagnole de l'Equipement Ana Pastor a annoncé un "examen général" de tout le réseau ferroviaire afin d'améliorer la sécurité après le drame.