Il devait débuter demain au tribunal de Grosseto, en Toscane, mais il sera vraisemblablement repoussé au 20 juillet.
C'est demain 9 juillet que devait s'ouvrir le procès du naufrage du Costa Concordia, au tribunal de Grosseto, en Toscane. Il devrait toutefois être repoussé dès l'ouverture, car une grève des avocats en Italie pourrait empêcher sa tenue dans de bonnes conditions. La date évoquée pour le report serait le 20 juillet prochain.
Report ou pas, le Collectif français des naufragés du Costa Concordia a déjà annoncé qu'il ne participerait pas au procès, qu'il juge "tronqué". "Nous ne souhaitons pas cautionner un procès qui s'annonce comme déjà tronqué et bien en deçà du vrai enjeu : celui de la sécurité pour tous", a écrit sa présidente, Anne Decré, dans un communiqué.
Déplorant que "rien n'ait été prévu" pour accueillir les victimes françaises à Grosseto, l'association craint que les débats "ne se cantonnent à de multiples diversions et digressions techniques, occultant la dimension humaine du drame".
"Sur le banc des accusés, a déclaré cet après-midi Anne Decré à Tour Hebdo, il devrait y avoir le gouvernement italien, qui a signé à Costa une dérogation pour autoriser les bateaux à naviguer avec les portes étanches ouvertes, pour plus de fluidité dans le travail de l'équipage ; il devrait y avoir les architectes de Fincianteri, qui n'ont visiblement pas prévu tous les scénarios d'évacuation. Et enfin, il devrait y avoir Costa, bien sûr."
Un million d'euros d'amende
La compagnie a en effet bénéficié d'une procédure à l'amiable, et payé une amende d'un million d'euros en reconnaissant sa culpabilité administrative, ce qui lui a permis d'éviter le procès au pénal.
Les accusés membres de la compagnie de croisières devraient sans doute tous voir accepter leur demande de règlement à l'amiable ("pattegiamento" en italien). Il s'agit de Roberto Ferrarini, directeur de la cellule de crise de Costa, du timonier indonésien Jacob Rusli Bin, qui aurait mal compris les ordres du commandant Schettino, et de trois autres membres d'équipage.
Absente du banc des accusés, la compagnie sera même du côté de la défense lors de ce procès : elle réclame des dommages et intérêts pour la perte de son navire.
Francesco Schettino seul sur le banc des accusés
Seul accusé, Francesco Schettino va donc comparaître pour homicides multiples par imprudence, abandon du navire et dommages à l'environnement. S'il est condamné, il risque jusqu'à vingt ans de prison.
Le procès au pénal devrait durer des mois : selon l'AFP, 400 témoins et 250 parties civiles pourraient être entendus.
En parallèle, une enquête préliminaire a été ouverte pour complicité d'homicides. Pier Luigi Fischi, ancien CEO de Costa, et Micky Arison, ancien CEO de Carnival, pourraient être mis en cause.
Caroline Revol