Selon le Comité pour la modernisation de l'hôtellerie française, la petite hôtellerie est dans une situation "alarmante".
Le Comité de modernisation de l'hôtellerie française reprend son baton de pèlerin pour alerter sur "la situation alarmante" de l'hôtellerie indépendante en France, chiffres à l'appui.
Ces trois dernières années, 1 900 hôtels ont fermé leurs portes, soit près de 2 par jour, pour chuter à 17 000 en 2013, dont 14 000 indépendants, alors que la demande touristique n'a cessé de progresser, souligne le Comité présidé par Mark Watkins.
Capacité de 26 chambres contre 80 dans les hôtels de chaînes
Ce dernier estime que "beaucoup ont baissé les bras ou jeté l'éponge" et "n'investissent plus", laissant partir leur hôtel "en décrépitude". Certains ont tellement attendu que les travaux de modernisation seraient devenus trop onéreux. Quant à ceux qui "se battent et cherchent à s'en sortir", ils sont confrontés à un "Himalaya de difficultés souvent impossibles à surmonter".
Le Comité pour la modernisation liste les différentes raisons qui ont mené à cette situation, notamment un souci structurel lié à la taille critique des hôtels, les indépendants ne disposant en moyenne que de 26 chambres contre 80 pour les hôtels de chaînes.
Mark Watkins pointe aussi la "cascade de nouvelles réglementations", de la sécurité piscine à la sécurité incendie, en passant par le renforcement des normes d'hygiène en restauration, le nouveau classement hôtelier et l'accessibilité… Des coûts qui ne permettent pas, selon lui, d'investissement pour améliorer les équipements et la décoration afin de séduire les clients.
Il considère aussi que les hôteliers indépendants sont "de mauvais vendeurs", un sur cinq seulement déployant, selon lui, une "commercialisation dynamique et musclée", quitte à livrer entièrement leur commercialisation aux agences en ligne moyennant de lourdes commissions et des prix de vente en baisse.
Des pouvoirs publics indifférents ?
Le bilan dressé par le Comité est très négatif et le pousse à réitérer son cri d'alarme, face à des pouvoirs publics indifférents d'après lui : "Du côté du ministère du Tourisme, le sujet n'est pas d'actualité et n'a intéressé aucun des ministres qui se sont succédé, y compris l'actuelle".
Il en appelle à la création d'un fonds d'investissement spécial, assurant que le dispositif mis en place par Oséo à l'intention des hôteliers a été un fiasco, "avec une poignée de dossiers traités", et souhaite que soit développées des mesures pour accompagner les exploitants hôteliers, notamment pour mieux commercialiser leurs prestations.