Les cinq autres personnes mises en cause, notamment chez Costa, ont demandé à négocier leur peine.
Le commandant du Costa Concordia, Francesco Schettino, va-t-il se retrouver seul face aux juges du tribunal de Grosseto ? Alors qu'un total de six personnes sont mises en cause dans le naufrage du paquebot, dont le directeur de la cellule de crise de Costa Crociere, Roberto Ferrarini, cinq d'entre elles sont en passe de voir acceptée leur demande de négociation.
Ces cinq personnes, parmi lesquelles se trouve aussi le timonier indonésien Jacob Rusli Bin, qui n'aurait pas compris les ordres de Francesco Schettino, et trois autres membres d'équipage, ont en effet demandé à négocier leur peine en échange d'une reconnaissance partielle de culpabilité. Ils ont reçu un avis favorable du parquet en ce sens.
Si ces cinq personnes étaient ainsi dispensées de procès, le commandant Schettino devrait affronter seul les juges. Il a lui aussi demandé à bénéficier de cette procédure de négociation appelée "pattegiamento", mais la peine qu'il proposait d'effectuer, soit trois ans et quatre mois, a été jugée "ridicule (…), et m'a fait sourire", a déclaré à la presse le procureur Francesco Verusio, ajoutant qu'il n'en était "pas question".
Il y a un mois, lors des audiences préliminaires, l'ancien commandant avait provoqué la colère de nombreux participants en estimant qu'il avait été victime d'un accident du travail.
Si les négociations des cinq personnes étaient finalement acceptées par le parquet, la compagnie serait absente du procès, Francesco Schettino ne faisant plus partie de la société. De quoi déplaire aux parties civiles, qui estiment que si les peines négociées étaient acceptées, "c'est comme si le procès s'arrêtait là", selon les propos de Cesare Bulgheroni, rapportés par l'AFP, qui fait partie des avocats du groupement de victimes "Justice pour le Concordia".
"Ces demandes sont scandaleuses, c'est un moyen d'échapper" à une vraie punition, a renchéri son collègue Massimiliano Gabrielli. Costa Croisières a versé une amende d'un million d'euros pour éviter un procès au pénal, et la compagnie estime être en position de demander des dommages et intérêts à qui de droit pour la perte de son bateau.
C.R.