Un 7e incident, cette fois avec des blessés, provoque l’immobilisation au sol des avions exploités par ANA et Japan Airlines.
Un nouvel incendie à bord d’un Boeing 787 Dreamliner, le dernier né du constructeur américain, a provoqué l’immobilisation au sol et l’annulation des vols par All Nippon Airways et Japan Airlines, respectivement propriétaires de 17 et 7 appareils.
Cette décision, lourde de conséquences économiques et opérationnelles, a été prise à la suite du deuxième incendie récent observé sur le B787. Sont notamment concernés des vols Tokyo-Francfort en correspondance vers les provinces françaises.
Cette réaction des compagnies japonaises s’explique. Le départ de feu est, en effet, la situation la plus grave qui puisse survenir en vol, nécessitant des mesures d’extrême-urgence alors qu’une panne moteur permet parfois de poursuivre le vol à destination sans que les passagers s’en aperçoivent.
Mardi soir, un Boeing 787 d’ANA effectuant un vol intérieur au Japon s’est dérouté vers l’aéroport de Takamatsu à la suite d’une alarme incendie venant, probablement, d’un feu électrique sur une batterie dans la soute électronique sous le cockpit. Les passagers ont été évacués par toboggans car les consignes prévoient de ne pas attendre la mise en place des escaliers ou des passerelles. C’est à cette occasion que les passagers comme l’équipage sont victimes de blessures légères, lors de l’arrivée un peu brutale au sol après avoir glissé sur une toile tendue.
Ces incidents à répétition sur le Dreamliner, sauf pour les deux fuites de carburant, n’ont pas de cause commune. Certains doivent être minimisés comme la fissure d’un pare-brise, incident récurrent dans les compagnies aériennes. D’autres restent problématiques quant à la qualité de finition de l’avion.
Concernée au premier chef, l’administration de l’aviation civile américaine FAA (Federal Administration Aviation) avait déjà lancé une enquête la semaine dernière sur le B787 en collaboration avec Boeing. Son homologue européenne, l’Agence européenne de sécurité aérienne, généralement plus lente à réagir, n’est impliquée à ce jour que par un seul B787 opéré par la compagnie polonaise LOT.
En fait, la FAA va à l’occasion de cette enquête se pencher aussi sur ses propres méthodes de travail, car elle est responsable à la fois de la certification de conception du Boeing 787 Dreamliner mais aussi de la validation des techniques de construction et du suivi de l’entretien.
Thierry Vigoureux