Seuls 25% des établissements de l'île seront en mesure d'accueillir des touristes pour les fêtes. La destination veut rebondir avec le lancement de l'application mobile City Moove.
"Une sacrée aventure". C’est en ces termes que Nils Dufau, président du Comité du tourisme de Saint-Barthélemy, évoque le passage de l’ouragan Irma sur son île. Si Saint-Martin, plus durement touchée, a été sous le feu des projecteurs, Saint-Barthélemy n’en reste pas moins une zone sinistrée. "Une centaine de familles ont déclaré la perte de leur toit, explique Nils Dufau. Du jamais vu à Saint-Barthélemy."
Contrairement à sa voisine, Saint-Barthélemy a cependant pu réagir très vite et débuter la reconstruction seulement quelques jours après le passage d’Irma. Des facilités notamment liées à son statut de collectivité d’Outre-mer, qui lui confère une très grande autonomie, ainsi qu’à sa "réserve" de fonds dans laquelle l’île a puisé pour démarrer les travaux au plus vite.
"Nous n’avons pas demandé d’aide financière à l’Etat, poursuit Nils Dufau. Nous bénéficierons cependant d’une exonération du paiement de la dotation globale de compensation en 2018." Soit un soutien de près de 3 millions d’euros.
Un retour à la normale prévu fin 2018
Côté tourisme, l’île se redresse doucement. Avec ses 800 villas et sa trentaine d’hôtels classés en catégorie 5* et Palace, Saint-Barthélemy peut accueillir jusqu'à 5 000 touristes (pour 10 000 habitants). Pour les fêtes de fin d’année, seuls 25 % des établissements seront en capacité d’accueillir les touristes. Il faudra attendre mars 2018 pour que le taux d’acceptation de visiteurs atteigne les 50 %, puis 80% l’été prochain et enfin 100% dans un an.
"Une petite minorité d’établissements tels que l’Eden Roc ou encore le Cheval Blanc annoncent une réouverture pour fin 2018", annonce Nils Dufau. Un coup dur pour la destination dont l’économie tourne principalement autour du tourisme et qui enregistrait, en 2016, 7,3 millions d'euros de recettes liées à la taxe de séjour.
La destination est également tributaire du trafic aérien et notamment du hub de l’aéroport Juliana à Saint-Martin. Après avoir communiqué sur une reprise de la liaison directe pour début novembre, Air France a annoncé la semaine dernière que celle-ci ne reprendrait qu’en janvier. Deux rotations sont cependant mises en place pour les fêtes de fin d’année.
Toute l'offre touristique sur une appli mobile
Mais Saint-Barthélemy ne se laisse pas abattre. La destination lance, en collaboration avec la start-up Data Moove, une application mobile permettant de centraliser toutes les informations touristiques de l’île.
Agrégeant les contenus publiés sur de nombreux sites et réseaux sociaux, City Moove sera en mesure de proposer aux visiteurs, ainsi qu’aux résidents, une information vérifiée et mise à jour toutes les 24 heures. L’application sera disponible en téléchargement sur l’AppStore et Google Play d’ici une quinzaine de jours. Une borne présentant l’application accueillera également les visiteurs à l’aéroport de Saint-Barthélemy.
Constance Dive