
La desserte de la Polynésie n’est pas une fin en soi mais un moyen pour le groupe Dubreuil de faire monter de nouveaux passagers à bord.
Paris-Tahiti deux fois par semaine ne fait pas vivre un Airbus A350, sa dizaine d’équipages et son financement. Aussi en annonçant la desserte de la Polynésie française, le groupe Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes et de la low-cost French Blue, vise en fait six marchés français, américains et polynésiens. Ils se complètent et permettent d’envisager la rentabilité de la ligne, même avec des billets 10 à 15% moins chers que ceux de la concurrence (Air France et Air Tahiti Nui).
Si l’Airbus A350 a la capacité de rallier la France à la Polynésie de façon non stop, la clientèle n’est cependant pas suffisante ni prête à payer le prix d’un tel billet. Une escale est donc indispensable aux États-Unis, éventuellement au Canada. Desservie l’été prochain par cinq compagnies aériennes (Air France, Air Tahiti Nui, XL Airways, Delta et Norwegian) depuis Paris, Los Angeles est saturée.
Retenue par French Blue, l’option San Francisco, moins fréquentée (Air France, United), est plus pertinente. Au départ de Papeete, il n’y a pas de concurrence vers cette ville universitaire prisée des Tahitiens. Cette desserte Paris-San Francisco-Papeete s’adresse en fait à six marchés différents avec des saisonnalités souvent complémentaires.
Un troisième vol en haute saison
French Blue a réceptionné le 21 août dernier un premier A350 XWB neuf biclasse de 411 sièges. En avril 2018, un second A350 viendra compléter la flotte de la compagnie, composée uniquement d'A330 et A350. C’est ce deuxième A350 qui permettra en mai prochain d’ouvrir la ligne de la Polynésie à raison de deux fréquences hebdomadaires. Un troisième vol est prévu en haute saison d’été qui correspond sensiblement à la basse saison de l’océan Indien.
Après une phase de rodage de neuf mois sur la ligne Paris-Punta Cana (reprise par Air Caraïbes), French blue a lancé une nouvelle ligne entre Paris et La Réunion le 16 juin dernier. En un peu plus de trois mois, la compagnie a transporté 65 000 passagers et gagné 15 % de parts de marché sur l'île de l'Océan indien.
Thierry Vigoureux