Même si elle se fait pour l’instant par le prix, l’augmentation des réservations vers l’Egypte est de bon augure pour la destination.
Il y a quelques semaines, l’optimisme était de mise sur l’IFTM Top Resa. Le ministre du tourisme égyptien s’était déplacé en personne et en avait profité pour communiquer des chiffres attestant d’une reprise de la fréquentation.
Entre janvier et août, le nombre d’arrivées de touristes internationaux a bondi de 53% par rapport à la même période en 2016. Concernant le marché français, la croissance atteint 42%, les nuitées hexagonales ayant augmenté de 157% au cours des huit premiers mois de l’année.
L’Egypte part évidemment de très bas "mais on a senti une inversion de tendance depuis novembre 2016 et depuis, on récupère chaque mois et petit à petit du business", remarque le ministre Yehia Rached. "La confiance semble de retour et nous sommes optimistes pour la saison d’hiver qui commence".
Nouveautés, éductour et petits prix
Les chiffres du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) attestent de ce retour en grâce avec des prises de commande en juillet-août en progression exponentielle de 269%. C’est la plus belle performance du baromètre estival du syndicat. A fin juin déjà, les réservations s’affichaient à +367%.
Plusieurs tour-opérateurs ont décidé de remettre la destination en avant, à l’instar notamment de FTI Voyages et de Fram qui va ouvrir un Framissima à Hurghada (le Continental 5*) sur la Mer rouge. Mais aussi de Kuoni qui a organisé du 5 au 7 octobre un éductour autour du Nil.
L’objectif affiché ? Rassurer la vingtaine d’agents de voyages présents. Et démontrer que la destination se découvre aujourd’hui en toute sécurité et dans des conditions confortables. "Nous n’avons jamais déprogrammé l’Egypte. C’est une destination de cœur que nous soutenons particulièrement cette année avec une brochure dédiée et des tarifs spécifiques. Nous espérons ainsi atteindre les 5 000 pax en 2018 (vs 2000, en 2017)", explique Amélie Cussenot, déléguée commerciale du groupe.
Autant de signaux positifs qui devraient créer un appel d’air sur le marché même si certains voyagistes restent très prudents.
"Nous ne retournerons pas en Egypte cet hiver", indique ainsi Pascal de Izaguirre, président de TUI France. "Certains de nos confrères ont intérêt à dire que le marché repart. De notre côté, nous estimons qu’il est trop tôt". Pour mémoire, en 2010, année record, Marmara envoyait à lui seul 120 000 clients en Egypte.
Une chose est sûre, c’est par le prix que les retours se font actuellement. Selon le baromètre du Seto, la recette unitaire moyenne pour un forfait en Egypte se montait à 643€ cet été, soit la plus basse constatée en moyen-courrier.
Pour rappel, en 2010, avant les Printemps arabes, la fréquentation étrangère avoisinait les 15 millions d’arrivées, la France dépassant les 600 000. En 2016, les autorités égyptiennes ont recensé 5,3 millions de visiteurs internationaux. Ils étaient 9,3 millions en 2015 dont seulement 136 000 Français et à peine 100 000 en 2016.
Pascale Filliâtre et Marie Poirier