
En déplacement à Marseille hier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a rappelé l'objectif d'atteindre les 2 millions de croisiéristes en France.
C'est la rentrée pour le ministre des Affaires étrangères, chef d'orchestre du tourisme français. Jean-Yves Le Drian a présidé, le 24 août à Marseille, une table ronde sur la croisière. Pour conquérir de nouveaux marchés, les opérateurs réclament l’ouverture de lignes aériennes internationales vers l’Asie et le Moyen-Orient au départ de l’aéroport Marseille-Provence. Le ministre a assuré que le développement de la connectivité est l’un des trois piliers de sa stratégie pour hisser Marseille au troisième rang des ports de Méditerranée en 2020. Avec comme objectif deux millions de croisiéristes.
Décidément, le port de Marseille est sous les feux des projecteurs avec deux visites ministérielles en 15 jours seulement. Après la visite le 4 août des bassins Est et Ouest par la nouvelle ministre des Transports, Elisabeth Borne, Jean-Yves Le Drian a participé hier à une séance de travail sur la croisière au siège du Grand Port Maritime de Marseille. A l’issue d’une table ronde de près de deux heures avec les élus locaux et les acteurs phocéens du tourisme et de la croisière, Jean-Yves Le Drian a présenté les axes de sa stratégie pour développer la croisière, véritable courroie d’entraînement de l’activité touristique en Provence Alpes Côte d’Azur.
L’enjeu des droits de trafic
Le ministre entend donner un coup de pouce aux opérateurs en renforçant les pré- et post-acheminements au départ et à destination de Marseille, favoriser la promotion et développer les courts séjours pour les passagers en tête de ligne. Il devra donc s’atteler à résoudre l’épineuse question des droits de trafics, véritable frein au développement de longs courriers vers l’Asie notamment.
"Pour renforcer cette dynamique, nous avons trois objectifs : assurer la connectivité en déployant les moyens de transport nécessaires pour accéder aux paquebots par avion ou par le train. Il y a des efforts encore à faire de la part des services de l’Etat et j’ai bien noté cette préoccupation. Deuxième enjeu, la promotion de la filière croisière France en plein développement. Enfin, la structuration de l’offre touristique afin d’inciter les passagers à séjourner à Marseille plus d’une journée en intégrant l’offre culturelle. Marseille a la chance d’avoir ce joyau exceptionnel qu’est le Mucem", a indiqué Jean-Yves Le Drian.
Pas d’accord entre le Mucem et le MPCT
Le ministre s’est étonné de l’absence d’accord entre le terminal croisière MPCT et le Mucem. A ce jour, seule la fondation Regards de Provence offre aux croisiéristes une réduction de 30% sur le billet.
Erminio Eschena, président de CLIA France, s’est félicité de la prise de conscience du gouvernement de l’enjeu de la filière. "La croisière génère des emplois en France à la fois dans le tourisme, la construction et la réparation navale à Saint-Nazaire et Marseille. MSC Croisières est le premier client privé de la France au titre des grands contrats à l’export. La livraison du paquebot MSC Meraviglia a contribué au rééquilibrage de la balance commerciale française en mai 2017", a souligné le directeur des Affaires Institutionnelles et des Relations Industrielles du groupe MSC.
Cinquième port de Méditerranée pour la croisière Marseille table sur 1,6 million de croisiéristes en 2017 dont 421 000 en tête de ligne. L’activité sera en retrait de 6% comparé à 2016 en raison notamment de la cessation d’activité de Croisières de France et du repositionnement de Costa Croisières en Europe du Nord et en Asie. Néanmoins, Marseille vise le peloton de tête en 2020.
Nathalie Bureau du Colombier