La fréquentation cumulée des hauts lieux culturels de la capitale française a chuté de 8,4% en 2016.
Sans surprise, les attentats et la menace terroriste ont pesé sur les résultats de l'enquête annuelle de fréquentation culturelle réalisée par l'Office du Tourisme et des Congrès de Paris (OTCP). La fréquentation cumulée des 63 principaux musées et monuments parisiens s'élève à 68,5 millions d'entrées l'an dernier, en recul de 8,4% par rapport à 2015. A cela s'ajoutent 11,9 millions d'entrées liées aux 95 expositions temporaires proposées l'an dernier.
Dans le détail, la cathédrale Notre-Dame de Paris reste le lieu le plus visité de la capitale avec une estimation de 12 millions de visiteurs, contre 13,6 millions de visiteurs en 2015. La Basilique du Sacré-Cœur maintient sa deuxième place, avec 10 millions de visiteurs estimés, à l'étale. Le musée du Louvre conserve son rang de premier musée parisien et de 3ème site de la capitale mais, avec 7 millions d'entrées, il subit une chute de sa fréquentation de 17% par rapport à 2015. 4ème site parisien, la Tour Eiffel perd quant à elle un million d'entrées, passant de 6,9 millions à 5,9 millions de visiteurs en 2016, soit une baisse de 14,2%.
Magritte, Klee, Chtchoukine...
A noter en revanche les bons résultats de musées ayant proposé des expositions temporaires. Grâce au succès des expositions dédiées à Magritte et à Paul Klee, toutes deux à plus de 300 000 visiteurs, le Centre Pompidou a totalisé 3,3 millions de visiteurs l'an dernier, en progression de 9%. De quoi dépasser le musée d'Orsay, qui a reculé de 12,9%, à de 2,9 millions de visiteurs. A noter aussi le record de fréquentation enregistré par l'exposition consacrée à la collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton : l'événement a attiré 1,2 million de visiteurs, autant que la fameuse exposition "Thoutankhamon" au Petit Palais en 1967.
Outre le contexte sécuritaire, l'OT parisien explique la baisse de fréquentation par des facteurs climatiques, avec des fermetures ponctuelles de certains musées en juin, suite à la crue de la Seine, et "l'effet d'éviction" de l'Euro de football. "L'Euro a contribué à substituer une partie de la clientèle de loisir traditionnelle en faveur de touristes dont la venue était avant tout motivée par l'évènement sportif", souligne l'OTCP.
Didier Forray