Retour de destinations historiques et belle croissance du long-courrier sur fond de reprise économique ont permis un net redémarrage de l’activité.
Enfin ! Les voyagistes du Syndicat des Entreprises du Tour-Operating (SETO) affichaient ce matin lors de la présentation du baromètre semestriel de l’hiver 2016-2017 une satisfaction qu’on ne leur avait pas connue depuis très longtemps. "Il s’agit du premier hiver positif depuis 2008", a indiqué René-Marc Chikli, président du syndicat. Tous les indicateurs sont en effet à la hausse, contrairement aux hivers précédents.
Au cours de la période allant du 1er novembre 2016 au 30 avril 2017, les TO ont fait voyager 1 381 753 clients à forfait, soit une hausse de +2,1% contre une baisse de -3,3% pour la saison 2015-2016.
La recette unitaire moyenne s’est établie à 1 144 € (+1,3%), générant un volume d’affaires de 1 580 M€ (+3,4%). A l’exception de la France, qui a perdu des clients (317 275 ventes, -2,6%) soit un volume d’affaires en repli de 3,9% "à cause de la conjoncture", et de l’Europe, en recul de -1,5% "par manque de stocks", tous les axes ont bénéficié de cette bonne dynamique.
La Tunisie revient de loin
Les destinations lointaines, avec 461 394 clients (+6,1%), ont retrouvé de l’allant quand elles étaient en retrait de -1,4% un an auparavant, réalisant un volume d’affaires de 989 M€, en hausse de +4,2% et une recette unitaire de 2 143 € (-1,8%).
"La République dominicaine a réussi son repositionnement, Cuba confirme son succès et il y a encore de la place à prendre", a commenté René-Marc Chikli. Les Etats-Unis sont en revanche en retrait de -3%, « peut-être dû à l’effet Trump », s’interroge le président du SETO. Les Bahamas (+99%), l’Indonésie (+79%), l’Afrique du Sud (+69%), le Pérou (+51%) et la Birmanie (+49%) signent les plus fortes progressions.
Le rétablissement le plus spectaculaire est incontestablement celui du trafic moyen-courrier. Il s’était affaissé de -8,3% au cours de l’hiver 2015-1016. Il renoue avec la croissance engrangeant 603 084 clients (+1,7%), un volume d’affaires de 417 M€ (+4,9%) avec une recette unitaire de 692 € (+3,1%).
"Plusieurs des plus grandes destinations historiques du marché français, pénalisées ces derniers exercices par une sensibilité sécuritaire de la clientèle, montrent des signes de redémarrage", s’est félicité René-Marc Chikli pour expliquer ce rebond qui se confirme sur la saison d'été.
L’Espagne a pris le pouvoir
Ainsi, les voyagistes ont noté, au cours de l’hiver, la reprise de l’Egypte mais surtout de la Tunisie (+130%) et la bonne tenue du Maroc. Deuxième destination moyen-courrier hivernale en ventes de forfait (66 800 pax), le royaume progresse de 1,4% ce qui peut expliquer les tassements du Portugal (-5,4%), de l’Italie (-12,3%) et même de l’Espagne (+0,9%) même si les Canaries sont toujours très porteurs (+6%).
L’Europe du sud confirme néanmoins sa puissance depuis plusieurs années avec une part de marché de 65%. "L’Espagne a pris le pouvoir depuis dix ans. Aujourd'hui, on est un peu tous sur les mêmes marchés. Il ne faut pas hésiter à enrichir l’offre car les attentes des clients sont fortes", a souligné René-Marc Chikli.
La Turquie, en revanche, continue de susciter la défiance à -24%. "On est encore dans l’attente. Il y aura peut-être des arbitrages de dernière minute", espère-t-il.
Globalement, cette bonne tendance persiste et s’amplifie même sur la saison d’été avec une hausse des réservations annoncée de +6%.
P.F. et C.P.