Pour éviter de ne jamais retrouver les boites noires ou au bout de deux ans (AF447 Rio-Paris), l’avionneur européen propose qu’elles se séparent automatiquement de l’avion.
Les enregistreurs de vol ne devraient plus être perdus ou difficiles et très longs à retrouver. Au salon du Bourget qui ferme ses portes dimanche soir, Airbus a annoncé qu’à compter de 2019, ses avions long-courriers et, en général ceux susceptibles de longs survols maritimes seront équipés d’un enregistreur de vol éjectable et flottant.
Cette éjection, provoquée par un ressort et une cartouche pressurisée, interviendra dans deux cas, s’il se produit une déformation de la structure ou s’il y a une détection hydrostatique (contact à la mer).
Cette technologie ADFR (Automatic Deployable Flight Recorder) vise à éviter de longues et coûteuses recherches sous-marines. Elles ont pris près de deux ans dans le cas du Rio-Paris AF447 avant de retrouver les boites noires par 4 000 mètres de fond. Ces recherches n’ont jamais abouti dans l’océan Indien après la disparition inexpliquée du vol Malaysian Airlines MH370. Ces deux cas ne sont pas isolés. Ces vingt dernières années, on déplore 42 accidents en mer dont 26 d’avions gros porteurs. Les nouvelles boites noires apportent un progrès notable de sécurité aérienne.
L’équipement ADFR prévu de série chez Airbus demande des développements importants pour implanter les capteurs surveillant l’intégrité de la structure de l’avion et la chute à la mer et de nombreuses expérimentations complexes. Il faut, par exemple, que l’éjection n’intervienne pas au sol à l’occasion d’une averse violente…
De nouvelles boites noires plus performantes
En même temps, on assiste à l’apparition d’une nouvelle génération de boites noires. Elles sont toujours au nombre de deux mais disposées l’une à l’avant et l’autre à l’arrière au niveau de la dérive des avions. Les précédentes étaient spécialisées DFDR (data, 25 heures d’enregistrement) et CVR (voix, 2 heures).
Désormais, les deux fonctions sont fusionnées, la voix étant aussi traitée comme une donnée numérique. Ces enregistreurs devenus semblables, stockant 25 heures de données et plus de trois mille paramètres, sont déjà installés, sans éjection, sur le Boeing 787. Ces boites noires sont également prévues pour enregistrer en vidéo les actions dans le cockpit, comme le demande l’Organisation de l’aviation civile internationale.
L’enregistreur éjectable d’Airbus intègre aussi une balise ELT (Emergency Locator Transmitter) de deuxième génération qui émet, outre un signal de détresse à l’attention de la constellation de satellites Sarsat-Cospas-Meosar, la position GPS de l’avion pendant deux mois. Ce qui facilite grandement et accélère la recherche des rescapés et des enregistreurs.
Thierry Vigoureux