Soucieux du bien-être des chevaux mais aussi de la protection des piétons, la mairie de Montréal met fin aux balades en calèche, le temps de mettre en place un nouveau réglément.
Les touristes ne pourront plus se laisser promener à bord de calèches dans le vieux Montréal cet été après leur interdiction annoncée hier par la mairie. "Nous mettons fin à l'exploitation des calèches", après plusieurs incidents impliquant des chevaux, a indiqué le maire de l'agglomération montréalaise Denis Coderre. "La situation a assez duré et il en va du bien-être des chevaux et de la sécurité des piétons", a t-il ajouté.
L'administration veut "réformer cette industrie" touristique dans les rues du vieux quartier de la ville et du port pour adopter, d'ici un an, "un nouveau règlement sur les véhicules hippomobiles" destiné à "assurer le bien-être des chevaux", a promis le maire.
Les organisations de défense des animaux avaient protesté après des accidents où les chevaux avaient été mis en danger. Mercredi, Alanna Devine, de la Société de la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), s'est félicitée de la fin d'une "activité archaïque".
Le mois dernier, un cheval avait échappé à la surveillance de son cocher et un véhicule avait percuté la calèche, provoquant la chute de la monture. L'an dernier, un cheval avait été sérieusement blessé après avoir glissé sur une plaque de métal.
Même problématique à New York
Si les cochers vont être remboursés de leur permis annuel, cette décision les prive néanmoins de leur gagne-pain. Propriétaire de deux juments et cocher depuis 33 ans, Alain Boisvert a exprimé sa colère face à cette décision brutale. "Est-ce que je mets une pancarte à vendre ?", a-t-il dit sur la chaîne RDI, déplorant l'absence de concertation avant que la mairie ne prenne cette décision.
Les balades en calèches sont aussi sources de polémique à New York. Alors que le maire de la ville, Bill de Blasio, avait fait de la suppression des calèches de Central Park une de ses promesses de campagne, deux ans après sa prise de fonction, les calèches promènent toujours les touristes. Le maire a proposé en janvier un accord prévoyant de diminuer de moitié le nombre des chevaux tirant ces calèches et de les réinstaller dans d'anciennes écuries de Central Park afin de leur éviter de traverser les rues de New York pour rejoindre le célèbre parc.
Mais la situation reste au point mort, l’accord ayant suscité de vives réactions, de la part des propriétaires de chevaux, des défenseurs des animaux et des contribuables grinçant des dents à l’idée de financer la rénovation des écuries.
F.B. avec AFP