Grand éductour suivi d’un workshop à Dakar, campagne cet été en France, présence renforcée au prochain IFTM-Top Resa… Le pays booste sa promotion pour remonter la pente cet hiver.
Tournant la page d’une année "désastreuse", le Sénégal prend ses marques pour faire son retour sur la scène touristique. Après avoir annoncé début avril la levée de deux freins majeurs au développement du tourisme (suppression des visas biométriques payants au 1er mai et baisse de la parafiscalité sur les billets d’avion), les responsables du tourisme passent la vitesse supérieure sur le volet promotion.
Une quarantaine d’agences de voyages et de tour-opérateurs de douze pays ont participé du 22 au 26 mai aux "Journées de découverte et de promotion de la destination Sénégal" organisées par l’Agence sénégalaise de promotion touristique (ASPT), avec à la clé des éductours et un workshop associant professionnels sénégalais et étrangers. Destiné à "susciter l’intérêt des prescripteurs", selon Abdoulaye Thiam, directeur de l’ASPT, l’événement illustre aussi la volonté de relancer un secteur qui est "l’une des priorités du Plan Sénégal Emergent", comme l’a rappelé le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr.
Dans la foulée, afin de relancer la prochaine saison d’hiver, l’ASPT a prévu des actions sur six marchés européens, dont le marché français (le premier, avec 42% des arrivées), qui représente "une priorité absolue", insiste Abdoulaye Thiam. La présence du Sénégal sera renforcée à l’IFTM-Top Resa avec un stand de 120 m2, et une campagne télévisée et d’affichage, à Paris et en province, est prévue cet été en France. Le financement se fera avec le concours de la Banque mondiale, qui a mis en place une ligne de crédit pour la promotion, et l’ASPT attend également le débloquage de 3 milliards de francs CFA (environ 4,56 millions d’euros) de la part du gouvernement.
Les Français entrent maintenant gratuitement, sans visa
Reste à communiquer sur les formalités d’entrée en direction du grand public. "Il faudrait que les autorités clarifient maintenant les détails concernant la validité des passeports et si le visa gratuit concerne toutes les nationalités", indique Alain Noël, directeur d’exploitation de Nouvelles Frontières Sénégal. "Le consulat de France n’a toujours pas reçu de note verbale, déplore-t-il. Alors que les Français entrent effectivement désormais au Sénégal gratuitement, munis de leur seul passeport, les informations sur les formalités n’ont pas encore été actualisées sur le site du MAE."
Quant à la baisse promise des taxes aériennes, elle devrait être répercutée prochainement pour la redevance passagers et la taxe de sûreté. En revanche, la RDIA (Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires) liée à la construction du nouvel aéroport international Blaise Diagne (ouverture prévue fin 2015) est maintenue pour l’instant. "Pour la surcharge carburant, nous poursuivons nos échanges avec les compagnies aériennes", a indiqué le ministre du Tourisme et des Transports.
Royal Air Maroc a déjà fait savoir, par la voix de son Pdg, Driss Benhima, présent à Dakar à la clôture du workshop, que si elle obtenait une troisième fréquence quotidienne Dakar-Casablanca, elle "supprimerait immédiatement la surcharge carburant"…
Anne-Claire Delorme, au Sénégal