L’île française connaît un véritable afflux des visiteurs depuis cinq ans. Et ne compte pas s’arrêter là, assure la nouvelle directrice générale de l’Île de La Réunion Tourisme.
Miser sur ses « 7 ambiances territoriales »
« Depuis deux ans, nous travaillons sur l’expérience, l’émotion et l’aventure sur notre île », explique Susan Soba, la nouvelle directrice générale de l’Île de La Réunion Tourisme (IRT) nommée en août dernier. « Nous allons maintenant communiquer sur sept ambiances territoriales dans nos campagnes marketing : le Nord, la côte Ouest, les Cirques, le Volcan, le Sud, la côte Est et les Hauts », énumère-t-elle. Chaque région de l’île a en effet ses spécificités, ses activités, sa gastronomie… Mieux communiquer sur chacune d’elle permettra de cibler davantage de segments de clientèle et de répartir les flux. Le digital « sur lequel on est très fort » est l’un des outils les plus efficaces pour l’Île de La Réunion. La preuve, encore il y a quelques semaines, avec le voyage de l’influenceur Bruno Maltor dont les publications Instagram ont toutes dépassé les 13 000 likes.
Booster la croisière
En 2018, sur 574 000 visiteurs*, 5% étaient des croisiéristes. Attirer les compagnies de croisières est d’ailleurs l’un des axes de développement prioritaires pour La Réunion. À ce jour, Costa, MSC et Aida [compagnie allemande qui appartient au même groupe que Costa Croisières, NDLR] incluent déjà La Réunion dans leurs itinéraires dans l’Océan Indien. « MSC et Aida souhaitent augmenter leur activité sur La Réunion », assure Susan Soba. « Nous espérons que d’autres compagnies puissent aussi venir. » Preuve que le segment a du potentiel, 50 000 croisiéristes avaient déjà mis pied à terre à La Réunion au premier semestre 2019. Un excellent résultat qui s’explique tout de même par des reports de la fin 2018, du fait du mouvement des gilets jaunes.
Diversifier ses marchés
« Nous ne ferons jamais du tourisme de masse », annonce d'emblée Susan Soba. « Mais nous souhaitons toucher les 25-45 ans, ces aventuriers sportifs, Millennials ou non, capables de venir séjourner plusieurs semaines chez nous. » Le séjour moyen enregistré est en effet de 17 jours. Surtout, si le premier marché de l’île tricolore reste les métropolitains puisqu’ils constituent 85% des touristes, La Réunion regarde aussi attentivement ce qu’il se passe du côté de l’Allemagne, son deuxième marché. « Nous travaillons avec les autorités pour obtenir des liaisons directes depuis l’Allemagne. Turkish Airlines est aussi en discussions pour voler dans les îles Vanille [Comores, Madagascar, île Maurice, Mayotte, La Réunion, Seychelles, NDLR] », détaille la directrice générale de l’IRT.
--------------
Fréquentation : La Réunion a tenu bon en dépit des gilets jaunes
L’île française a accueilli 574 000 visiteurs en 2018 dont 30 000 croisiéristes en 2018. « Nous connaissons une croissance record depuis 5 ans puisqu’en 2014, nous avions recensé 405 000 visiteurs », explique Susan Soba. Une dynamique néanmoins freinée par le mouvement social des gilets jaunes, particulièrement virulent à La Réunion. « Nous avons enregistré une baisse du nombre de touristes de l’ordre de 3% au premier semestre puisqu’ils étaient 234 000. »