Si les USA facilitent l'entrée avec le programme Global Entry, ils obligent les voyageurs à faire une demande de visa s'ils se sont rendus dans sept pays à risque.
Pour faciliter l'entrée aux Etats-Unis, l'US Customs and Border Protection (CBP) a développé le programme Global Entry. L'organisme, qui a traité 382 millions de voyageurs dans les aéroports, les ports et aux postes frontières en 2015 (+2% par rapport à 2014), entend en effet faire taire les critiques sur l'attente concernant le passage de la douane.
Similaires à notre système Parafe, des machines capables de lire les passeports ont été installées dans 40 aéroports américains utilisés par les visiteurs internationaux pour entrer sur le sol américain. Le système est encore plus rapide à utiliser si le voyageur a déjà fait un voyage aux Etats-Unis, son passeport, sa photo et ses empreintes de doigts étant déjà enregistrées par le CBP. S'il doit toujours être titulaire de l'Esta (Electronic System for Travel Authorization), il n'a plus besoin de remplir les documents d'information distribués dans l'avion, la fameuse petite feuille bleue.
"Plus de 3 millions de voyageurs ont déjà utilisé Global Entry et les chiffres sont déjà en progression de 77% cette année", s'est félicité Gil Kerlikowske, commissaire du CBP, sur le Pow Wow, le salon américain du tourisme qui s'est déroulé la semaine dernière à La Nouvelle-Orléans.
Demande de visa obligatoire si le voyageur a visité l'Iran
Attention toutefois, le Congrès américain a renforcé les procédures d'entrée dans le cadre du Visa Waiver Program pour tenir compte de l'environnement géopolitique international. Ainsi, les voyageurs doivent désormais demander un visa s'ils se sont rendus dans les cinq dernières années en Irak, au Soudan, en Libye, en Syrie, en Somalie, au Yémen et surtout en Iran, ce dernier pays étant actuellement très prisé par les touristes hexagonaux.
Dominique Plaissetty, président d'Alterego-Micefinder.com, présent la semaine dernière au Pow Wow, nous a toutefois fait état d'un refus d'entrée aux Etats-Unis pour un responsable d'agence Mice souhaitant participer à ce salon au motif de s'être précédemment rendu en Turquie, pays qui ne fait pourtant pas partie de ladite liste. Au moment où nous publions cet article, l'ambassade des Etats-Unis à Paris n'était pas en mesure de répondre à nos sollicitations.
Les réseaux sociaux bientôt passés au crible ?
Enfin, le formulaire à remplir lors de la demande d’Esta pourrait bientôt être complété de questions relatives à la présence des voyageurs sur les réseaux sociaux, tels Snapchat, Facebook, Instagram, Tumblr ou Twitter. L’US Department of Homeland Security en a fait la demande officielle le 23 juin dernier auprès du Federal Register, selon le site américain Fusion.
Comme pour le reste des questions de l’Esta, l’objectif de cette possible future mesure vise pour les autorités américaines à disposer du profil le plus fidèle de ses visiteurs et à cerner leurs véritables intentions lors d’un séjour aux Etats-Unis. Quitte à porter sévèrement atteinte à certaines libertés individuelles…
S.J.