Alors que près d'une quarantaine de touristes ont été tués vendredi sur la plage de l'hôtel Marhaba, des mesures de sécurité ont été annoncées.
En ce lundi, 72 heures après l’attentat qui a coûté la vie à 38 touristes sur une plage d’El Kantaoui, près de Sousse (nord est de la Tunisie), l’heure est à l’accueil des ministres. Bernard Cazeneuve et ses homologues britannique, allemand et tunisien visitaient aujourd'hui l’hôtel Impérial Marhaba où a eu lieu le drame.
Hommage aux victimes de la barbarie sur la plage de Sousse, en Tunisie. Démocraties unies face au terrorisme pic.twitter.com/Iegi0WJevj
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 29 Juin 2015
A côté, Sylviane observe le balais des policiers venus en grand nombre, et s’agace : "Quel cirque ! Il y a une heure, il n’y avait pas un seul garde. Et vous pouvez être sûr que ce sera la même chose dès que la délégation aura tourné le dos !", s'insurge cette touriste française.
Mais la présence policière va de toute façon être renforcée. Le gouvernement tunisien a annoncé des mesures en ce sens dans un communiqué publié dimanche : "Les unités de la police touristique seront armées et opérationnelles à l’intérieur comme à l’extérieur des zones touristiques à partir du 1er juillet. Mille agents de sécurité seront affectés pour renforcer ce corps", a déclaré le gouvernement.
En fait, la police touristique était déjà armée mais ne disposait jusque là que d'armes de poing. Elles auront désormais des fusils d'assaut comme la police classique, nous a précisé un membre de la police touristique.
3000 rapatriements ce week-end
Selon Walid Ben Ghachem, directeur de l’aéroport d’Enfidha, situé à 30 minutes d’El Kantaoui, "entre 2800 et 3000 touristes sont partis ce week-end. Les départs ont eu lieu vendredi et samedi, à présent c’est plus calme". En tout ce sont 25 avions qui ont été affrêtés spécialement pour les rapatriements, vers la Belgique et l'Angleterre essentiellement. "Cinq de ses avions sont repartis à vide", précise tout de même Walid Ben Ghachem.
Mais le Tunisien tient aussi à souligner que "des touristes continuent à arriver, même si le ratio est beaucoup plus faible que d’habitude." Aucun rapatriement n'a été effectué sur le marché français, comme nous l'a précisé René-Marc Chikli, président du Seto.
La fédération de l’hôtellerie tunisienne avait annoncé, quelques jours avant le drame, que les réservations estivales de 2015 étaient en baisse de 20%, estimant une perte de revenu à 600 millions de dinars (276 millions d’euro). Les chiffres vont encore être revus à la baisse.
Maryline Dumas, à Port El Kantaoui