A compter du 10 décembre prochain, les compagnies aériennes américaines ne seront plus autorisées à relier les villes cubaines à l'exception de La Havane. Quelles conséquences pour le tourisme cubain ?
L'administration Trump renforce encore ses sanctions contre Cuba. Près de quatre mois après avoir interdit aux navires de croisière américains de faire escale à Cuba, Washington a cette fois ordonné la suspension jusqu'à nouvel ordre de tous les vols opérés par les compagnies aériennes américaines à destination des villes cubaines, à compter du 10 décembre prochain. Une exception toutefois : les vols entre les États-Unis et La Havane restent autorisés.
Au total, neuf aéroports cubains sont touchés par cette décision, en particulier celui de Santiago de Cuba, le deuxième aéroport du pays, situé à la pointe Sud-Est de l'île. Les vols réguliers entre les États-Unis et Cuba avaient repris en 2016, sous la présidence de Barack Obama, favorable à une détente avec le régime castriste.
Le 18 octobre dernier, les États-Unis ont également annoncé la révocation des licences des entreprises américaines qui louent des avions à des compagnies cubaines, mettant fin à plusieurs contrats de leasing d'avions signés avec la Cubana de Aviación. La compagnie aérienne cubaine a aussitôt prononcé l'annulation de 17 lignes, dont tous ses vols à destination de Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Saint-Domingue, Port-au-Prince, Mexico, Cancun et Caracas.
Les activités des TO se poursuivent normalement
Le tourisme cubain est frappé au cœur, alors même qu'il s'agit d'un secteur vital pour l'économie de l'île. En 2017, le tourisme a contribué à hauteur de 2,3 milliards de dollars au PIB cubain, alors que l'île recevait un chiffre record d'un peu plus de 4,7 millions de touristes étrangers, 60% de plus qu'en 2013.
Si les sanctions américaines vont fortement peser sur les arrivées américaines, les TO français se disent quant à eux confiants quant à la saison à venir. "Cela n'a aucune incidence sur notre programmation", affirme ainsi Philippe Sangouard, directeur général de Boomerang. "Nos clients se rendent à Cuba par des vols réguliers directs et également avec des compagnies en escale soit en Europe soit au Panama", précise-t-il. Même son de cloche chez TUI : "Cela n'a aucune conséquence sur notre programmation", répond le TO. "Nos clients se rendent actuellement à Cuba sur des vols réguliers depuis la France."
Chez Alpitour France, qui commercialise les Bravo Clubs, l'heure est à la prudence. Ces sanctions ne perturbent pas les activités du TO sur place "mais nous restons vigilants, les staffs Alpitour à destination sont des permanents habitués à gérer les situations les plus complexes", commente Patrice Caradec, directeur général France d'Alpitour.
Preuve que les voyagistes continuent de miser sur Cuba, Fram a étoffé sa programmation cubaine d'un nouveau Club Plein Vent, tout comme FTI Voyages qui inaugure en novembre un nouveau club. Et la destination séduit toujours les clients français : selon les chiffres compilés par le Seto, Cuba repart de l'avant chez les voyagistes avec une croissance du trafic de 5% cet hiver.