La ville de Wuhan, en Chine, est désormais en quarantaine, et plus aucun avion ou train n’en part. Le but est d’endiguer l’épidémie de coronavirus qui touche cette ville du centre-est de la Chine. Les premiers effets se font sentir chez les tour-opérateurs français.
L’heure est grave. Suffisamment pour que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) organise hier soir à Genève un comité d’urgence pour décider si le coronavirus constitue une « urgence de santé publique de portée internationale ». Ce nouveau virus a fait son apparition à Wuhan, une ville de plusieurs millions d'habitants du centre-est de la Chine, avant de s’étendre à plusieurs autres pays d’Asie comme la Thaïlande, le Japon, la Corée du Sud ou encore Taïwan. 17 personnes sont décédées en Chine, plus de 500 personnes contaminées en-dehors du pays. Les transports ferroviaire et aérien ont été suspendus jeudi au départ de Wuhan. Et les festivités du Nouvel An chinois ont d'ores et déjà été annulés à Pékin.
Autant d’éléments qui suscitent l’inquiétude des clients, qui s’empressent d’appeler leur agent de voyages. « Beaucoup d’annulations ce matin pour la Thaïlande ! », écrivait hier matin l’un d’entre eux sur un groupe d'entraide Facebook dédié aux professionnels du voyage. « J’ai de plus en plus d’appels », renchérissait une autre. Beaucoup se tournent vers leur TO pour obtenir des informations.
« Nous attendons d’en savoir davantage suite au comité de l’OMS », répond Guillaume Linton, directeur général d’Asia. « S’il y a qualification du degré d’urgence par l’OMS, nous déclencherons un call Seto pour [définir] une position commune et aménagement éventuel de nos conditions de report ou d’annulation. » Une option également soutenue par Arthur Courtinat, directeur général des Maisons du Voyage : « Bien sûr que la profession réagira de manière collective. Mais ne préjugeons pas de la décision de l'OMS. »
La décision de l'OMS attendue pour cet après-midi
Surtout, le patron des Maisons du Voyage se veut confiant : « Il y a une réaction très forte du gouvernement chinois pour traiter cet épisode sanitaire. » Guillaume Linton fait également part de son optimisme quant à la gestion de la crise : « Les autorités chinoises prennent le sujet très au sérieux du fait de leur expérience du Sras en 2002-2003. Des mesures préventives sont déjà largement mises en place. (…) Si ces mesures sont efficaces, l’épidémie peut être endiguer en quelques semaines. Donc à ce stade, pas de panique. »
Les autorités chinoises ont en effet décidé de mettre Wuhan en quarantaine et les habitants ne peuvent désormais plus quitter la ville sans avoir une raison justifiée et spécifique de le faire. Et d’ajouter : « On rassure nos clients, surtout sur des départs éloignés (à plus de deux mois) et pas de modification de nos conditions générales de vente. »
Même écho du côté de Kuoni. « Pas d’impact à ce stade sur nos activités et pas de mesure particulière. C’est actuellement la basse saison sur la destination Chine », explique Catriona Dempster, directrice de la business unit Circuits de Kuoni France. « [Nous] suivons l’évolution de la situation via nos fournisseurs sur la zone et via le site du ministère des Affaires étrangères. Affaire à suivre ! »
Le voyagiste dirigé par Emmanuel Foiry n’a enregistré aucune annulation à ce stade. Tout comme les Maisons du Voyage, dont le patron Arthur Courtinat explique : « Cela ralentit naturellement les prises de commande et génère beaucoup d'appels de clients inquiets mais les départs pour la Chine ne commencent réellement qu'en mars. Nous sommes donc plutôt attentistes. C'est vrai qu'on relève aussi un effet virus sur le Vietnam, la Thaïlande et la Birmanie, mais pas d'annulation à date. »
N’ayant pas dégagé de consensus hier soir, l’OMS est toujours réunie aujourd’hui en comité d’urgence. Une communication sur ses recommandations est attendue dans la soirée.