L'Italie a adopté mardi soir un plan de développement de la lagune de Venise qui dessine une nouvelle route pour les grands navires.
"Les grands paquebots ne passeront plus par la place Saint Marc, ils accosteront à Marghera (de l'autre côté de la lagune). Le grand comité a donné son feu vert à la proposition du gouvernement", a annoncé hier sur Twitter le ministre des Infrastructures et des Transports, Graziano Delrio.
Il s'exprimait à l'issue d'une réunion interministérielle intégrant les collectivités locales, qui a adopté ce plan après 18 mois d'études et de confrontations.
A partir de 2019, les navires de croisières quitteront peu à peu le large canal de la Giudecca, qui traverse Venise et longe la place Saint Marc, pour aller accoster au coûteux terminal prévu pour eux au bord de la cité des Doges. Ils entreront désormais dans la lagune plus au sud, par la voie actuellement empruntée par les portes-conteneurs et les pétroliers.
Les plus gros s'arrêteront à Marghera, une zone industrielle en face de Venise où un terminal passagers sera installé, et les autres poursuivront leur route vers le terminal actuel via un canal qui devra être rendu plus profond de quelques mètres pour les faire passer.
400 000 passagers en moins depuis 2013
Après le naufrage du Costa Concordia, qui avait fait 33 morts en 2012 à l'ouest de l'Italie, le gouvernement italien avait limité la circulation des grands paquebots, en particulier à Venise.
Les compagnies ont alors limité l'accès des très grands paquebots, éliminant l'entrée de ceux de plus de 96 000 tonnes et réduisant d'une manière générale le nombre total de navires entrant dans la lagune, faisant ainsi chuter le nombre de visiteurs.
Selon l'Association internationale des compagnies de croisières (Clia), "Venise a perdu près d'un demi-million de passagers, passés de 1,8 million en 2013 à 1,4 million en 2017".
Or, les navires arrivant à Venise génèrent chaque année des retombées économiques de 436 millions d'euros en Italie, dont 283 millions d'euros dépensés à Venise et dans les environs, selon la Clia.
Avec AFP