Le ministre du Tourisme souhaite que le territoire achète son propre navire de croisière.
A peine élu pour la troisième fois au poste de ministre du Tourisme au sein du nouveau gouvernement polynésien, Jacqui Drollet a lancé l’idée que le territoire achète son propre paquebot de croisières afin d’endiguer le départ des compagnies de croisières les unes après les autres. Princess a ainsi retiré son Tahitian Princess qui naviguait dans les îles de la Société et, plus récemment, Silversea a annoncé son intention de ne pas y positionner son nouveau navire, le Prince Albert II.
Selon Jacqui Drollet, ce futur paquebot, bien qu’appartenant aux Polynésiens, serait donné en gestion à une compagnie maritime connue afin d’en assurer le remplissage avec des croisiéristes en provenance des Etats-Unis et d’Australie. A ses yeux, ce projet ambitieux permettra de relancer le tourisme dans le territoire, secteur très affecté par la crise économique actuelle, et contribuera au remplissage de la compagnie Air Tahiti Nui.
Ce sont toutefois les déboires financiers de cette dernière, déjà contrôlée par le territoire, qui inquiètent sur place si ce nouveau projet voyait le jour. Outre le coup d’acquisition de ce navire, la peur que cette opération génère également des pertes sans fin est en effet importante.
Avec une quarantaine d'escales par an de paquebots de passage et seulement trois compagnies de croisières présentes à l’année en Polynésie (Regent, Star Clippers et Bora Bora Cruises), les professionnels du tourisme locaux estiment que le gouvernement d’Oscar Temaru devrait plutôt supprimer les multiples taxes pesant sur les croisiéristes et alléger la réglementation afin de donner envie aux grandes compagnies maritimes internationales de revenir croiser dans les lagons paradisiaques de Bora Bora, Moorea, Huahine ou Raïtea.
En 2008, quelque 43 500 croisiéristes ont navigué dans les eaux polynésiennes, soit une petite augmentation de 1,7% comparé à 2007, loin des 54 000 passagers enregistrés en 2001.
Stéphane Jaladis
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