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Après l'attaque des Champs-Élysées, quelle sécurité pour les touristes ?


Publié le : 21.04.2017 I Dernière Mise à jour : 21.04.2017
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I Crédit photo L'attaque terroriste du 20 avril a pris pour cible un site emblématique du tourisme français. ©Paris Info - Office de tourisme et des Congrès

Si elle vise de toute évidence à perturber le processus électoral, l'attaque de la soirée du jeudi 20 avril a également pris pour cible un site emblématique du tourisme français.

Alors que ce jeudi 20 avril au soir les candidats à l'élection présidentielle se succédaient sur le plateau de France 2 pour porter une dernière fois leur message aux électeurs avant le scrutin de dimanche, une nouvelle attaque terroriste est venue rappeler les dangers qui pèsent sur la période actuelle.

Dans une attaque rapidement revendiquée par Daesh, un homme a ouvert le feu contre un véhicule des forces de police, tuant un officier et en blessant grièvement deux autres avant d'être lui-même abattu par des tirs de riposte. D'après les informations communiquées suite à l'incident, une touriste allemande a également été blessée par des éclats de balle au cours de la fusillade, qui a semé la panique au cœur de "la plus belle avenue du monde".

A trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, la motivation principale du terroriste présumé ne fait guère de doute. Un tel incident était à craindre à l'approche d'un rendez-vous démocratique d'une telle importance. Si à travers cette attaque, c'est avant tout la démocratie et l'autorité de la France qui sont prises pour cible, la décision de cibler les Champs-Élysées vise également un site incontournable du tourisme parisien et à travers lui l'image du pays.

Pour les acteurs du secteur opérant aux abords de la célèbre avenue, l'enjeu économique est important. Les Champs-Élysées, "c'est un lieu symbolique, c'est la vitrine de la capitale, c'est une avenue très fréquentée, 300.000 personnes l'arpentent chaque jour", rappelle Jeanne d'Hauteserre, maire du VIIIème arrondissement. Une cellule psychologique va par ailleurs être mise en place pour recevoir les commerçants et les riverains qui le souhaitent.

Une sécurité déjà renforcée à la veille des élections

En raison du calendrier électoral, les autorités n'avaient bien entendu pas attendu ce nouvel attentat pour renforcer la sécurité à travers les sites sensibles de la capitale, en sus du dispositif déjà conséquent prévu dans le cadre de l'état d'urgence.

A l'issue du Conseil de défense convoqué ce vendredi 21 avril, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a ainsi rappelé que "le dispositif mis en œuvre dans la perspective de l'échéance électorale a été conçu depuis des mois pour s'adapter en temps réel à l'évolution de la menace." Il a également indiqué qu'"au-delà des moyens traditionnels, les unités spécialisées d’intervention sont placées en état d’alerte pour garantir une réactivité totale."

Comme l'a détaillé le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl le mois dernier, plus de 50 000 policiers et gendarmes seront ainsi mobilisés à l'occasion du scrutin, ainsi que que 7 000 militaires dans le cadre de l’opération Sentinelle. Dans une situation requérant une vigilance sans précédent, les forces de sécurité feront ainsi l'objet d'un déploiement maximal afin d'assurer la sécurité des bureaux de vote tout en protégeant en parallèle les sites les plus exposés.

Certaines collectivités ont par ailleurs fait le choix de débloquer des moyens supplémentaires pour la sécurité dans les semaines à venir. C'est par exemple le cas de la ville de Nice, douloureusement frappée par le terrorisme l'été dernier : "afin d’assurer une sécurité la plus optimale possible, la ville de Nice va déployer des agents de sécurité privée, en renfort de la police municipale, sur l’ensemble de ses 252 bureaux de vote", a déclaré dans un communiqué Christian Estrosi, président de la métropole Nice-Côte d’Azur. Dans la capitale, la possibilité d'équiper d'armes de poing une partie des 1 900 agents de la DPSP de la ville est également évoquée – certains d'entre eux sont d'ailleurs en grève ce vendredi 21 avril afin de demander des moyens supplémentaires.

Vers une accélération de la mise en place des mesures du "Programme tourisme et sécurité" ?

A l'occasion des rencontres "Tourisme et sécurité" du 24 mars dernier, le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl avait déjà annoncé de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des touristes au cours de l'été, en compagnie d'Harlem Desir. Secrétaire d’État aux Affaires européennes, celui-ci a depuis récupéré le portefeuille du Tourisme.

Prévues pour être "déployées avant la prochaine saison estivale", ces mesures résultent du plan de relance de 15,5 millions d'euros annoncé par le gouvernement en novembre 2016. Dans le contexte actuel, il ne serait donc guère étonnant d'observer une accélération du calendrier de leur mise en place alors que se profilait ces derniers mois une embellie de long terme pour le tourisme hexagonal. Le 10 avril dernier, l'OT Paris Info se félicitait ainsi d'une "franche reprise de la fréquentation touristique à Paris", avec par exemple une hausse de +29% des arrivées internationales au premier mois de l'année par rapport à janvier 2016.

Pour rappel, le dispositif "Programme tourisme et sécurité" doit concerner en premier lieu la sécurisation des zones touristiques. Il comprend notamment un renforcement des missions et des moyens affectés à la Police et à la Gendarmerie. Parmi ses mesures-clés figurent ainsi "le renforcement des patrouilles embarquées dans les trains transfrontaliers et dans les gares ; le renforcement des brigades européennes (coopération renforcée des polices nationales et déploiement de contingents trans-frontaliers) ; le déploiement de nouvelles caméras à Paris et en Ile-de-France ; et de nouveaux investissements de sécurité dans 30 établissements culturels prioritaires."

Ce plan comprend également l'instauration d'un label de sécurité des sites touristiques "Sécuri-site", ainsi que la mise en place de "Conseils départementaux Tourisme-Sécurité", des structures de coordination placée sous l'autorité des préfets afin d'adapter le dispositif aux spécificités de chaque territoire. D'après le gouvernement, cette structure vise à réunir "la Police et la Gendarmerie nationale, les professionnels du tourisme, les exploitants de sites touristiques et les transporteurs pour déterminer les mesures de sécurisation à mettre en œuvre dans chaque département."

Il ne fait en tout cas aucun doute que les acteurs du tourisme s'intéresseront de près aux prochaines annonces des autorités, alors que la saison estivale s'annonçait bien plus prometteuse que lors des deux exercices précédents, déjà marqués par les craintes grandissantes d'une partie de la clientèle face au risque terroriste.

S.T.

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